L'ex-psychiatre de l'armée américaine Nidal Hasan a été condamné à mort, mercredi, pour l'assassinat de 13 personnes en 2009 sur la base militaire de Fort Hood, au Texas (sud des Etats-Unis), a annoncé la présidente du jury. La dernière condamnation à mort d'un militaire date de 2005.
Les treize membres du jury militaire, réunis en cour martiale sur cette même base de l'armée, ont décidé à l'unanimité d'infliger la peine capitale à Nidal Hasan, après quatre heures de délibérations.
La semaine dernière, le jury l'avait reconnu coupable des 45 chefs d'accusation pesant contre lui. Selon son ancienne équipe de défense, qu'il avait récusée, Nidal Hasan cherchait volontairement à écoper de la peine capitale.
"Je suis le tireur"
Tout au long du procès, débuté le 6 août, l'accusé, qui assurait lui-même sa défense, a refusé d'appeler des témoins, n'a contesté aucun des 89 témoins cités par l'accusation, n'a fourni aucun élément permettant de plaider des circonstances atténuantes et s'est contenté d'une seule déclaration au jury: "je suis le tireur".
Il s'agit du premier militaire à écoper de la peine capitale depuis 2005, quand l'ancien sergent Hasan Akbar avait été condamné à mort pour avoir tué deux soldats lors d'une attaque à la grenade au Koweït en 2003. Un appel pour troubles psychiatriques est toujours en cours.
Empêcher une guerre "illégale"
Si Nidal Hasan est exécuté, ce sera la première exécution d'un militaire depuis 52 ans, selon les médias américains. Les exécutions de soldats aux Etats-Unis sont rares, car elles requièrent l'approbation du président.
Considéré comme un "loup solitaire" d'Al-Qaïda, M. Hasan a plusieurs fois reconnu avoir tué 12 militaires et un civil, et blessé des dizaines d'autres à Fort Hood le 5 novembre 2009. Il voulait, selon lui, empêcher les soldats de participer à une guerre qu'il considérait comme "illégale" en Afghanistan et en Irak.
Le procureur militaire Steven Henricks a affirmé que M. Hasan, qui devait être déployé en Afghanistan, pensait accomplir "son devoir de tuer (au nom du) djihad".