Un jeune militant de gauche est décédé jeudi des suites d'une violente agression à Paris, attribuée par les autorités à une mouvance liée à l'extrême droite. La police a procédé à sept interpellations jeudi.
Le jeune étudiant de 19 ans à Sciences Po Paris et membre du syndicat Solidaires, se trouvait depuis mercredi en état de mort cérébrale à la suite d'une altercation mercredi avec des "skinheads" près de la gare Saint-Lazare à Paris. Une source policière a annoncé son décès en jeudi fin d'après-midi.
Sept personnes, dont l'auteur présumé du coup le plus violent, ont été interpellées, selon des sources policière et judiciaire. Dans un premier temps, trois hommes et une femme âgés de 20 à 30 ans avaient été arrêtés en début d'après-midi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), a-t-on précisé.
Selon une autre source policière, les enquêteurs ont "rapidement disposé" de signalements précis et de photos des agresseurs présumés qui "graviteraient pour certains" autour du "noyau dur des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), un groupe d'extrême droite, ce qui "reste à affiner dans le temps de la garde à vue" et à "vérifier", a précisé la source.
Les policiers disposaient également de témoignages directs qui ont été "utiles à l'enquête", a dit la source policière. Le drame s'est produit mercredi vers 17h00 devant de nombreux témoins dans une rue piétonne proche des Grands Magasins et de la gare Saint-Lazare.
Intentions violentes
Selon des sources policières, les suspects, proches des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), ont affirmé qu'ils voulaient se rendre d'eux-mêmes au commissariat. Ils disent avoir été pris à partie par des militants antifascistes alors qu'ils se présentaient dans un immeuble accueillant une vente privée de vêtements.
Selon Le Point.fr, trois skinheads accompagnés d'une fille auraient alerté un agent de sécurité, lui confiant que des jeunes se présentant comme "antifa" (antifasciste) les attendaient avec des intentions violentes. L'agent de sécurité serait alors sorti pour parlementer, puis serait remonté pour dire aux jeunes au crâne rasé que la voie était libre.
Cette version rejoint celle donnée par Serge Ayoub, le chef des JNR.