Le gouvernement turc lève son blocage de Twitter

Le gouvernement turc a levé jeudi son blocage très controversé du réseau Twitter ordonné il y a deux semaines pour enrayer la diffusion sur internet d'accusations de corruption. Cette mesure est intervenue au lendemain d'un arrêt de la Cour constitutionnelle jugeant la mesure illégale.

Sous pression depuis vingt-quatre heures, le ministère des Transports et de la Communication a finalement annoncé en fin d'après-midi la réouverture du site de microblogging à ses quelque 12 millions d'adeptes turcs. Le déblocage a aussi été évoqué par un proche du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

"Conformément à la décision de la Cour constitutionnelle, la mesure bloquant l'accès au site Twitter.com a été levée. Une fois prises les mesures techniques nécessaires, le site sera rouvert aux utilisateurs", a indiqué le ministère dans un communiqué.

Annoncée en pleine campagne électorale, cette interdiction, décrétée par M. Erdogan, a provoqué une avalanche de protestations, en Turquie comme à l'étranger, et nourri les critiques sur sa dérive autoritaire.

Bloqué dans la nuit du 20 au 21

L'interdiction de la plateforme YouTube, décrétée il y a une semaine, restait toutefois toujours en vigueur jeudi. Très attendue, la levée de l'interdiction a été immédiatement saluée par les internautes, avec ironie et prudence toutefois.

L'autorité turque des télécommunications (TIB) avait bloqué l'accès au réseau Twitter dans la nuit du 20 au 21 mars, sur instruction de M. Erdogan, décidé à en finir avec la diffusion quotidienne sur internet d'écoutes téléphoniques le mettant en cause dans un scandale de corruption. "Nous allons éradiquer Twitter", avait alors dit le Premier ministre.

Youtube le 27 mars

Saisie par trois internautes, la plus haute juridiction turque a jugé mercredi à l'unanimité que le blocage de Twitter constituait une violation du droit constitutionnel à la liberté d'expression et ordonné son déblocage immédiat.

Une semaine plus tôt, un tribunal administratif d'Ankara avait déjà rendu un jugement identique, jamais suivi d'effet. Même si l'arrêt de la Cour constitutionnelle était aussitôt exécutoire, le gouvernement turc a traîné les pieds et attendu vingt-quatre heures avant d'obtempérer.

M. Erdogan a bloqué le 27 mars la plateforme d'échanges de vidéo YouTube, après la diffusion de l'enregistrement d'une réunion confidentielle évoquant une éventuelle intervention militaire turque en Syrie à trois jours des élections municipales du 30 mars.

/ATS


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