Le drapeau national ukrainien jaune et bleu flotte à nouveau depuis samedi à Slaviansk, un bastion séparatiste dans l'est du pays. Tandis que la ville était reprise par les forces de Kiev, les efforts diplomatiques pour tenter de résoudre la crise semblaient piétiner.
Sur ordre du président Petro Porochenko, le drapeau ukrainien a été hissé sur la mairie, en remplacement de celui de Russie installé depuis avril par les séparatistes. Ce geste symbolise une victoire importante dans l'opération que M. Porochenko a engagée pour reprendre le contrôle des zones rebelles prorusses de Donetsk et Lougansk.
Selon le ministre ukainien de la Défense Valerii Gueleteï, les services sociaux essentiels ainsi que la police fonctionnent à nouveau à Slaviansk. La moitié de ses 111'000 habitants ont toutefois déserté la ville depuis l'éclatement des combats ce printemps.
Une "grande partie" des combattants rebelles et leur principal chef Igor Strelkov ont quitté Slaviansk dans la nuit, avait annoncé dans la matinée le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov sur sa page Facebook.
A Donetsk, un des fiefs des séparatistes prorusses, le "Premier ministre" de la "république de Donetsk" Alexander Borodaï, a reconnu que ses troupes ont quitté Slaviansk. "En raison de la supériorité numérique écrasante de l'adversaire, nos combattants ont été contraints d'abandonner leurs positions", a écrit M. Borodaï sur le site officiel des insurgés de Donetsk.
Denis Pouchiline, un des leaders séparatistes de Donetsk, a reproché avec amertume à la Russie de ne pas avoir soutenu efficacement les insurgés. "On nous a donné de l'espoir et on nous a abandonnés. Elles étaient belles, les paroles de Poutine sur la défense du peuple russe, de la Nouvelle Russie. Mais ce n'étaient que des paroles", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Les combattants rebelles ayant quitté Slaviansk se sont dirigés vers la ville voisine de Kramatorsk encore sous leur contrôle. Ils seraient arrivés dans celle de Donetsk, distante d'une centaine de kilomètres, selon les autorités de cette dernière.
Les efforts diplomatiques pour trouver une solution négociée à la crise étaient censés déboucher samedi sur une réunion du "groupe de contact" rassemblant l'Ukraine, la Russie et l'OSCE, avec la participation des insurgés. Mais la tenue de celle-ci apparaissait incertaine en début de soirée, son lieu n'étant toujours pas fixé.
Le "vice-Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk" proclamée par les séparatistes, Andreï Pourguine, estimait toutefois encore possible que la rencontre ait lieu, en dépit de la chute de Slaviansk. Cela à condition que "les intermédiaires" - la Russie et l'OSCE - y participent, selon l'agence Interfax-Ukraine.