La justice a inculpé et placé en détention provisoire le chef d'Aube dorée Nikos Michaloliakos. Il s'agit d'une étape majeure dans l'offensive menée par les autorités pour tenter d'éradiquer ce parti néonazi accusé de nombreuses violences. Le n°2 du parti comparaissait depuis jeudi après-midi.
Le fondateur et indéboulonnable dirigeant du parti a été transféré vers la prison de haute sécurité de Korydallos, dans la banlieue ouest d'Athènes. Plus tôt à l'aube, il a été inculpé de direction d'"organisation criminelle", après plusieurs heures d'audition par deux juges d'instruction.
Trois députés remis en liberté
"Sang, honneur, Aube dorée", scandaient quelques dizaines de sympathisants du parti rassemblés devant le Palais de justice tandis que Nikos Michaloliakos faisait le salut fasciste en sortant de la salle d'instruction. Le chef du parti a également crié "Vive la Grèce, victoire" devant sa femme et sa fille.
Mercredi en revanche, trois députés d'Aube dorée ont été remis en liberté dans l'attente de leur procès. Cette décision a suscité des interrogations sur la solidité du dossier monté contre Aube dorée par le gouvernement, qui qualifie la formation d'organisation criminelle néonazie, qualificatif réfuté par Aube dorée.
18 arrestations
Aube dorée a prospéré ces derniers mois en Grèce. Les violences contre les étrangers s'y sont multipliées jusqu'au meurtre du rappeur antiraciste Pavlos Fyssas, un drame qui a scandalisé l'opinion, déclenchant la réaction des autorités et un vaste coup de filet de la police.
Une instruction complexe attend les juges d'instruction qui vont devoir rassembler des charges précises. Un rapport de la Cour suprême a lié Aube dorée à deux meurtres, dont celui de Fyssas, trois tentatives d'homicide et de nombreuses agressions.