L'Europe n'a pas encore passé "le cap" de la crise mais il y a eu des progrès, a déclaré à Athènes le président de la nouvelle Commission européenne Jean-Claude Juncker. Il s'exprimait lors de sa première visite officielle dans un Etat membre.
"Je crois qu'on a déjà traversé un long chemin et on est vers la fin. Mais on n'a pas encore passé le cap", a estimé Jean-Claude Juncker lors de cette visite à caractère symbolique en Grèce après son élection récente à la tête de la Commission européenne.
Répondant à une question lors d'une conférence de presse sur la situation en Portugal, le président de la nouvelle commission européenne a affirmé que "la situation restait fragile et qu'il fallait être vigilant".
"Il faut rester vigilant (...) à travers l'Europe, on pourrait être affecté par des choses qu'on n'est pas en mesure de prévoir", a mis en garde Jean-Claude Juncker en faisant allusion à la banque portugaise en difficulté Espirito Santo (BES), qui avait récemment secoué les marchés européens.
La Commission a donné dans la nuit de dimanche à lundi son feu vert pour le renflouement par l'Etat portugais de la BES. Cette solution vise à "rétablir la confiance dans la stabilité du système financier" du Portugal, selon l'UE.
Pour faire face à la crise, M. Juncker a souligné que "la rigueur budgétaire" devrait se poursuivre. "Je ne dis pas que la rigueur budgétaire est arrivé à son terme, la rigueur reste d'essence dans ce pays (la Grèce) comme dans d'autres", a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre grec Antonis Samaras.
Ancien patron de la zone euro, M Juncker avait piloté les deux prêts internationaux octroyés à la Grèce, première victime de la crise de la dette en 2010. Il a rappelé qu'il avait lutté à l'époque "comme un lion" pour maintenir ce pays dans la zone euro.
"Nous avons besoin de discipline budgétaire et de crédibilité financière mais il faut aussi oeuvrer pour la croissance", a ajouté M. Juncker.