L'opposition de droite a reconquis dimanche le Sénat français, après une parenthèse de trois ans à gauche. Le FN accède pour la première fois à la haute assemblée, avec deux élus. Les grands électeurs devaient élire 178 des 348 sénateurs.
L'opposition conservatrice devait emporter sept sièges pour s'assurer la majorité absolue (175 sièges sur 348). Elle a revendiqué dès la clôture du scrutin la reprise de la Haute assemblée, perdue en 2011. Sur la base des résultats partiels, elle table sur une majorité de 10 à 20 sièges pour l'UMP, principal parti de droite, et ses alliés centristes de l'UDI.
L'ancien ministre UMP François Baroin (76,58%) fait son entrée à la haute assemblée après cinq mandats de député dans le département de l'Aube. L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui brigue la présidence du Sénat, a été réélu dans la Vienne avec l'autre UMP, Alain Fouché, 59,61% des voix.
Le secrétaire général de l'UMP, Luc Chatel, s'est réjoui d'"une défaite cinglante pour François Hollande", d'"un nouveau vote sanction pour le gouvernement". Les dirigeants socialistes se sont employés dimanche soir à en minimiser la portée symbolique.
Le Front national (FN) accède au Sénat grâce à Stéphane Ravier, maire du VIIe secteur de Marseille. Par ailleurs, David Rachline, maire FN de Fréjus devient à 26 ans le plus jeune élu de la haute assemblée.
Marine Le Pen a salué des résultats qui "dépassent nos espérances". La présidente du FN s'est félicitée de cette première "absolument historique", y voyant le signe d'une "dynamique, qui s'accélère d'élections en élections".
Pour le gouvernement socialiste, ce revers est le troisième de l'année après les municipales et les européennes. S'il n'a pas d'impact majeur, il constitue un mauvais signal de plus pour le président François Hollande, très impopulaire.
Le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a relativisé la défaite en estimant que la gauche "résiste mieux que l'effet mécanique des résultats des municipales".