Des centaines de milliers de fonctionnaires américains ignoraient lundi s'ils devraient rester chez eux à partir de mardi matin. Leur sort est en effet suspendu à un éventuel accord de dernière minute au Congrès pour éviter une paralysie de l'Etat fédéral.
Le Sénat a rejeté en quelques minutes lundi un projet de loi de finances temporaire adopté ce week-end par la Chambre des représentants. Il aurait financé l'Etat fédéral jusqu'au 15 décembre, mais reporté d'un an l'entrée en vigueur du coeur de la réforme du système de santé, loi emblématique du premier mandat de Barack Obama mais contestée par la droite américaine.
Le Congrès dispose de quelques heures seulement, jusqu'au début de l'exercice budgétaire 2014 à minuit lundi (06h00 en Suisse mardi), pour adopter un texte commun. Les démocrates ont sommé leurs adversaires de voter un budget provisoire "propre", qui ne touche pas à la loi sur la santé.
"Nous ne négocions pas avec des anarchistes", a lancé le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid. "Les négociations sont terminées (...) Ils sont en train de fermer l'Etat fédéral".
Obama pas résigné
De l'autre côté du Capitole, les républicains de la Chambre se sont réunis à huis clos. Ils pourraient décider de voter lundi soir, selon plusieurs médias américains, sur un troisième texte qui s'en prendrait à la réforme du système de santé, défiant une nouvelle fois les démocrates.
Barack Obama a affirmé qu'il n'était "pas du tout résigné" et annoncé qu'il parlerait aux responsables du Congrès lundi et mardi. Mais il a répété qu'il ne négocierait pas sous la menace d'une paralysie.
Congés sans solde
La paralysie serait la 17e de l'histoire du pays et la première depuis janvier 1996, culmination de près de trois années de confrontation sur le budget.
Les effectifs des administrations seraient réduits au minimum vital. Plus de 800'000 employés jugés non essentiels pourraient être mis en congés sans solde, sans garantie de paie rétroactive.