Le Premier ministre tunisien a remis sa démission

Le Premier ministre Ali Larayedh a remis jeudi sa démission au président Moncef Marzouki, conformément à un accord destiné à sortir la Tunisie d'une crise politique. "Le président m'a chargé de poursuivre la supervision des affaires du pays jusqu'à la formation du nouveau gouvernement, a-t-il dit.

La formation tard mercredi soir de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), condition clé pour le départ du pouvoir des islamistes d'Ennahda, a ouvert la voie à la démission de M. Larayedh et son remplacement sous 15 jours par son ministre de l'Industrie Mehdi Jomaâ. Celui-ci devra former un gouvernement d'indépendants.

Ministre sortant de l'Industrie, M. Jomaâ a été choisi en décembre par la classe politique pour succéder à Ali Larayedh pour former un gouvernement d'indépendants et conduire le pays vers des élections en 2014.

Supplicié par le régime tunisien déchu et ennemi juré des jihadistes, le Premier ministre démissionnaire Ali Larayedh est un islamiste ayant toujours martelé son désir du compromis. Il a finalement été emporté par les crises à répétition dans son pays.

Moins d'un an

Dans son discours de démission, M. Larayedh a souligné, après avoir essuyé des mois durant les critiques de l'opposition, avoir voulu faire de la Tunisie un exemple. "J'espère que la Tunisie sera pour le monde un exemple de transition (démocratique) 'Made In Tunisia'", a-t-il dit jeudi.

Nommé en février 2013, après l'assassinat de Chokri Belaïd attribué à la mouvance jihadiste qui a forcé la chute du gouvernement d'Hamadi Jebali, M. Larayedh, 58 ans, n'a toutefois jamais réussi à gagner la confiance d'une classe politique profondément divisée.

Future Constitution

La démission intervient alors que le pays est à nouveau déstabilisé par des conflits sociaux, émaillés de heurts, et que l'Assemblée constituante siège.

Cette dernière a notamment approuvé jeudi un article de la future Constitution introduisant le principe de la parité homme-femme dans les assemblées élues.

Pendant ce temps, à Tataouine, l'armée tunisienne a tiré en l'air et la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser une manifestation, a rapporté l'agence TAP.

/ATS


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