Le Premier ministre islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, qui dirige la Turquie depuis onze ans, sera candidat à l'élection présidentielle des 10 et 24 août, a annoncé son parti. Son entrée en lice ne faisait guère de doutes depuis la nette victoire de l'AKP aux municipales du 30 mars.
"Notre candidat à l'élection présidentielle est notre président général et député d'Istanbul, Recep Tayyip Erdogan", a déclaré mardi sous les ovations Mehmet Ali Sahin, vice-président du Parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) lors d'une réunion à Ankara.
Le scrutin des 10 et 24 août se disputera pour la première fois au suffrage universel. Le président était jusque-là élu par les députés.
A en croire les sondages, l'homme fort de la Turquie, 60 ans, devrait largement remporter le scrutin et être élu pour un premier mandat de cinq ans à la tête de l'Etat. Il deviendrait ainsi le dirigeant qui a régné le plus longtemps sur le pays depuis le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.
Son entrée en lice ne faisait guère de doutes, malgré une contestation de plus en plus violente de son régime, jugé "autoritaire", et un scandale de corruption sans précédent.
Selahattin Demirtas, coprésident de la principale force politique kurde de Turquie (HDP, Parti démocratique populaire), a annoncé lundi qu'il serait le candidat des Kurdes à la présidentielle d'août.
Pour s'attirer les voix de la communauté kurde estimée à 15 millions de personnes sur une population de 76 millions, M. Erdogan a fait déposer la semaine dernière au parlement un projet de réforme destiné à réveiller le processus de paix avec les rebelles kurdes, actuellement au point mort.
Les deux principales forces d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP) et le Parti de l'action nationaliste (MHP), ont désigné un candidat commun en la personne d'Ekmeleddin Ihsanoglu, ancien secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), âgé de 70 ans.