Les députés russes ont approuvé mercredi la loi sur l'amnistie pour les 20 ans de la Constitution, qui va bénéficier aux membres du groupe contestataire Pussy Riot et aux 30 activistes de Greenpeace, dont le Zurichois Marco Weber. La date du retour des 26 protestataires étrangers dans leur pays n'est pas encore connue.
Le texte, présenté par le Kremlin le 9 décembre, a été adopté par 446 députés sur 450 à la Douma (chambre basse) en dernière lecture. L'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski ne bénéficiera toutefois pas de l'amnistie.
Le texte s'est avéré beaucoup plus restrictif que ce qui avait été proposé par le Conseil des droits de l'Homme auprès du président, une structure consultative. Il ne devrait concerner qu'environ 25'000 personnes, selon des responsables parlementaires.
Le document voté prévoit d'amnistier les personnes condamnées à des peines inférieures à cinq ans de détention, notamment pour "hooliganisme". Cette charge est celle retenue contre les membres du groupe Pussy Riot et contre les 30 membres d'équipage de Greenpeace.
L'organisation de protection de l'environnement s'est déclarée soulagée à l'annonce de la nouvelle. "Greenpeace Suisse se réjouit pour l'activiste Marco Weber et sa famille, a déclaré à l'ats son porte-parole Yves Zenger. L'organisation dit espérer un retour rapide en Suisse.
L'ONG indique toutefois que les "30 de l'Arctique" ne disposent pas des documents nécessaires pour quitter la Russie. La question de l'avenir du brise-glace Arctic Sunrise, saisi à Mourmansk, est également encore ouverte.
Dans une première réaction, Marco Weber ne voit pour sa part aucune raison de se réjouir. "Nous pourrons nous réjouir seulement lorsque l'Arctique aura été placé sous protection", affirme-t-il dans un communiqué.
Les deux jeunes femmes du groupe contestataire Pussy Riot, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, sont également concernées par l'amnistie, mais devaient de toute façon être libérées en mars prochain.
Selon la presse, l'amnistie pourrait aussi bénéficier à certains participants à une manifestation contre Vladimir Poutine en mai 2012, inculpés pour des heurts survenus avec la police.