La transmission du virus Ebola lors des inhumations a diminué, a affirmé vendredi l'OMS. Un nouveau protocole sur des enterrements dignes et sans risque a été mis au point avec différents groupes religieux pour réduire la transmission tout en respectant les cultures locales.
Près de 60% des nouvelles infections avaient lieu en Afrique de l'Ouest lors des enterrements au mois d'août: ce pourcentage est tombé à environ 20%, a indiqué à la presse le Dr Pierre Formenty, chef d'équipe pour les maladies émergentes à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Il a précisé que de 60 à 80% des inhumations se déroulent désormais de manière sûre, un pourcentage qui varie beaucoup selon les régions. Dans l'ouest de la Sierra Leone, par exemple, ce pourcentage n'est que de 50%, alors que 80% des enterrements sont considérés comme sûrs dans la partie orientale du pays.
Le Dr Formenty a estimé que l'objectif fixé pour le 1er décembre de 70% d'enterrements sûrs devrait être atteint, compte tenu aussi du fait que l'épidémie ne progresse plus de manière exponentielle. Le nombre de cas enregistrés chaque semaine a commencé à plafonner.
Le nouveau protocole a été discuté avec le Conseil oecuménique des Eglises (COE), Islamic Relief, Caritas, World Vision et l'Eglise catholique pour tenir compte des croyances des familles touchées par l'Ebola.
"Le dialogue avec les familles est essentiel", a affirmé Panu Saaristo, coordinateur pour les questions d'urgence sanitaires à la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge. Dans la grande majorité des cas, ce sont les volontaires de la Croix-Rouge qui sont chargés d'inhumer les corps.
Ceux-ci restent très contagieux pendant au moins deux à trois jours après le décès. Les habitants avaient l'habitude de les laver, de rester avec eux et de les toucher, alors que les funérailles regroupent dans la région plusieurs dizaines de personnes, ce qui a accéléré la transmisson du virus depuis le début de l'épidémie il y a huit mois.
Le responsable de la Croix-Rouge a souligné que la communauté internationale doit continuer à se mobiliser pour fournir les équipements protecteurs et le personnel. Plus de 500 équipes d'inhumation entraînées (composées d'au moins six personnes) sont nécessaires dans les trois pays, alors que 140 seulement sont actives sur le terrain. L'épidémie a fait 4818 morts pour 13'042 cas recensés, selon l'agence de l'ONU.