La "paralysie" de Bangkok continue

Des dizaines de milliers de manifestants thaïlandais ont marché sur des bâtiments officiels mardi, au deuxième jour de leur opération de "paralysie" de Bangkok. Ils ont menacé d'empêcher les fonctionnaires de travailler dans plusieurs ministères et de capturer le premier ministre Yingluck Shinawatra.

Alors qu'ils continuaient de bloquer plusieurs carrefours du centre de Bangkok, plusieurs milliers de militants se sont rassemblés devant le siège des Douanes. "Nous avons fermé le département mais pas les points de contrôle des douanes. Nous allons voir comment la situation va évoluer", a déclaré le directeur des douanes.

"Pendant les deux ou trois prochains jours, nous devons forcer tous les bâtiments gouvernementaux à fermer", a déclaré de son côté le chef de file des opposants, Suthep Thaugsuban, à ses partisans. "Nous commencerons par couper l'eau et l'électricité à leurs domiciles. Je leur conseille d'évacuer leurs enfants", a-t-il aussi menacé.

Démission du gouvernement exigée

Les manifestants, qui avaient également prévu mardi d'assiéger les ministères du Travail et des Technologies de l'information, réclament depuis plus de deux mois le départ du gouvernement de Yingluck Shinawatra et son remplacement par un "conseil du peuple" non élu.

Suthep Thaugsuban, connu pour ses déclarations intempestives, est même allé plus loin: "Nous irons capturer la Première ministre" et les membres du gouvernement "un par un" s'ils ne démissionnent pas dans les prochains jours, a-t-il promis devant ses partisans.

L'ancien député est lui-même visé par un mandat d'arrêt pour insurrection et fait face à des poursuites pour meurtre pour son rôle dans la répression des manifestations de 2010, lorsqu'il était vice-Premier ministre. Mais la police n'a pas essayé de l'arrêter.

Réunion mercredi

Pour tenter de sortir de la crise, Yingluck Shinawatra a convoqué des législatives anticipées le 2 février. Le parti Puea Thai, au pouvoir, est donné une nouvelle fois gagnant. Les manifestants ont rejeté ces élections et le principal parti d'opposition, le parti démocrate, les boycottent. Le premier ministre a proposé une rencontre mercredi avec toutes les parties prenantes pour étudier un report du scrutin.

Les manifestants veulent également se débarrasser du "système Thaksin", du nom du frère de Yingluck, Thaksin Shinawatra, qu'ils accusent de gouverner à travers sa soeur malgré son exil.

/ATS


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