Le Premier ministre ukrainien, conforté par le rejet d'une motion de défiance visant son gouvernement, doit présider mercredi matin un conseil des ministres. Pendant ce temps, la mobilisation dans la rue ne montre aucun signe d'affaiblissement.
L'opposition ukrainienne, qui veut la chute du pouvoir après l'échec de l'intégration européenne de l'Ukraine et la répression de manifestations pro-UE, est restée mobilisée mardi malgré le rejet d'une motion de défiance contre le gouvernement. Après le vote, entre 20'000 et 30'000 manifestants se sont réunis sur la place de l'Indépendance, haut lieu de la "Révolution orange" de 2004.
"Je vous appelle à ne pas baisser les bras. Il nous faut un nouveau pouvoir", a lancé devant les manifestants le boxeur Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition. "On est ici pour faire la révolution. On restera ici jusqu'à la victoire, on n'a peur de rien", a assuré un manifestant âgé de 65 ans, Anatoli Krilouchine, accusant le gouvernement d'avoir "trahi le peuple".
Plus tôt dans la journée, le Parlement a rejeté une motion de défiance contre le Premier ministre Mykola Azarov et son gouvernement. Ils sont accusés par l'opposition d'être personnellement responsables des violences policières contre les manifestants et d'avoir "vendu l'Ukraine à la Russie".
Le président Ianoukovitch a choisi de quitter l'Ukraine mardi pour une visite d'Etat de trois jours en Chine où est prévue la signature d'accords économiques. "La situation dans le pays n'est pas très propice aux visites à l'étranger, mais si j'y renonce, c'est l'économie de l'Ukraine qui en souffrira", a-t-il déclaré la veille dans un entretien avec les télévisions ukrainiennes.
Cette visite doit être suivie par un déplacement en Russie, pays qui a joué un rôle décisif pour dissuader l'Ukraine de signer l'accord d'association avec l'UE.
Le Premier ministre Mykola Azarov a annoncé qu'une délégation ukrainienne se rendrait mercredi à Bruxelles et une autre à Moscou.