La militante pakistanaise Malala Yousafzaï a reçu mercredi le prix Sakharov pour les droits de l'Homme au Parlement européen à Strasbourg. L'adolescente a été choisie afin de récompenser son engagement en faveur du droit à l'éducation des jeunes filles. Un combat qui lui a valu d'être prise pour cible par les talibans.
Sous un tonnerre d'applaudissements et une longue ovation debout, ce prestigieux prix a été remis à la jeune fille de 16 ans par le président du Parlement, Martin Schulz. Ce dernier a affirmé qu'elle avait "donné de l'espoir à des millions de gens", alors que "plus de 125 millions d'enfants sont privés d'école dans le monde, dont trois quart sont des filles".
"57 millions d'enfants attendent notre aide, ces enfants n'ont pas besoin d'un iPad ou d'une tablette, ils ont besoin d'un livre et d'un stylo", a pour sa part déclaré Malala Yousafzaï.
"Je lance un appel urgent aux pays européens. Venez-en aide aux pays d'Asie, au Pakistan en particulier. Notre jeunesse doit être une jeunesse éduquée, qui a un emploi," a poursuivi celle qui est devenue le symbole mondial de la lutte contre l'extrémisme.
"Comptez sur nous pour que l'UE respecte ses engagements mondiaux en matière d'accès universel à l'éducation", a affirmé Monsieur Schulz. "Le Parlement rend hommage à l'immense courage d'une héroïne, d'une survivante, d'une enfant, qui, à 15 ans, a défié le fanatisme au nom de son droit à aller à l'école", a-t-il souligné.
Malala s'est engagée pour le droit des jeunes filles à aller à l'école, dans sa vallée de Swat, au nord-ouest du Pakistan, une zone sous influence des talibans hostiles à toute éducation des filles. Elle avait été prise pour cible par un homme armé en octobre l'année dernière, alors qu'elle se trouvait dans un bus scolaire.
Soignée en Grande-Bretagne, elle a survécu et repris son combat, commencé à l'âge de douze ans avec la bénédiction de son père, un enseignant qui était à ses côtés à Strasbourg. Depuis, elle est toujours installée avec sa famille à Birmingham.
M. Schulz a d'ailleurs également rendu hommage à cet instituteur, pour sa "conviction profonde que filles et garçons sont égaux, qu'ils ont le même droit à l'éducation".