Après huit années dans l'opposition, les conservateurs norvégiens d'Erna Solberg ont remporté lundi les élections législatives sur la promesse de baisser les impôts. Mais ils se préparent à des négociations difficiles avec un parti populiste qui souhaite entrer au gouvernement.
"Aujourd'hui, les électeurs ont donné une victoire historiquement forte au centre-droit. Nous allons donner à ce pays un nouveau gouvernement", a déclaré, en larmes, Erna Solberg, qui devrait normalement devenir la prochaine cheffe du gouvernement.
Lundi soir, les quatre partis de droite et de centre-droit ont remporté une nette majorité de 96 sièges sur 169 au Parlement, selon des résultats quasi définitifs qui sonnent le glas pour la coalition de centre gauche, victime d'usure du pouvoir après huit ans de règne.
Cette configuration pourrait toutefois contraindre Mme Solberg à faire des concessions aux populistes, présents dans la coalition gagnante, sur les questions des dépenses publiques, des impôts et de l'immigration, tout en évitant de s'aliéner ses deux alliés centristes, les démocrates-chrétiens et les libéraux.
La coalition de centre-gauche du Premier ministre travailliste Jens Stoltenberg n'est, elle, créditée que de 72 sièges, son parti ne recueillant seul au final que 55 sièges. M. Stoltenberg a rapidement reconnu sa défaite. La gauche paie aussi les défaillances des autorités apparues lors des attaques d'Anders Behring Breivik.
Divergences au sein de la coalition
Malgré la défaite électorale de la coalition qu'ils dominent, les travaillistes restent le principal parti au Parlement. En cas de zizanie au sein de la droite, ils pourraient faire valoir leur taille pour rester au pouvoir à la tête d'un gouvernement minoritaire.
Les quatre formations de droite doivent encore s'entendre sur une plate-forme gouvernementale dans les semaines à venir. Or, le "bloc bourgeois" est très hétéroclite, regroupant des partis dont les vues divergent sur de nombreuses questions comme l'immigration ou le climat. "La différence entre le Parti du progrès et les partis du centre est grande", a commenté Johannes Berg, chercheur à l'Institut de la recherche sociale.