La crise ukrainienne brouille les Occidentaux

La crise ukrainienne a brouillé vendredi les Occidentaux. Angela Merkel a jugé "inacceptables" les déclarations d'une diplomate américaine. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a rencontré à Sotchi le président de la Confédération Didier Burkhalter et devait s'entretenir avec son homologue russe Vladimir Poutine.

M. Ianoukovitch a aussi rencontré dans la journée le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et d'autres hauts responsables étrangers. Lors de sa discussion avec lui, M. Burkhalter a notamment souligné l’importance d’une solution pacifique à la crise en Ukraine.

Ces rencontres sont intervenues sur fond d'un scandale diplomatique, après la diffusion sur l'internet de l'enregistrement d'une conversation de la secrétaire d'Etat adjointe américaine Victoria Nuland. Celle-ci disait à son interlocuteur, à propos de la politique européenne en Ukraine, que l'UE devait "aller se faire foutre".

"Insultes inacceptables"

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que ces insultes proférées par Mme Nuland étaient "absolument inacceptables", selon une porte-parole.

La publication sur YouTube d'une bande-son avec les propos de Mme Nuland a été aussitôt relayée sur le compte Twitter de Dmitri Loskoutov, un proche collaborateur du vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, ancien ambassadeur de la Russie auprès de l'OTAN.

Cette mesure a poussé Washington à accuser presque ouvertement la Russie d'être à l'origine du scandale.

Pas de commentaires

Mme Nuland s'est refusée vendredi à tout commentaire, évoquant "une conversation diplomatique privée".

Les services de la cheffe de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton ont dit de leur côté "ne pas commenter les fuites de conversations téléphoniques supposées". Paris s'est également refusé à tout commentaire.

Pour le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, le fait que la conversation a été "diffusée sur Twitter par le gouvernement russe est significatif du rôle de la Russie".

Aide financière

Moscou a accordé en décembre à l'Ukraine, au bord de la cessation de paiement, des crédits de 15 milliards de dollars et un rabais sur le prix du gaz, après l'avoir dissuadée de signer un accord d'association avec l'Union européenne.

Mais M. Poutine a laissé entendre récemment que cette aide pourrait dépendre de la couleur du futur gouvernement ukrainien.

Interrogée sur une éventuelle aide financière internationale, Mme Nuland a dit que cette assistance devrait être "substantielle" mais dépendait des réformes à mettre en place. "Personne - Etats-Unis, FMI ou Europe - n'offrira de soutien économique à une Ukraine n'ayant pas fait de réformes", a-t-elle également déclaré.

/ATS


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