La Géorgie élit un nouveau président dimanche, un scrutin qui clôt dix ans de pouvoir de Mikheïl Saakachvili. Il représente aussi un test pour le Rêve géorgien, la coalition du Premier ministre Bidzina Ivanichvili qui, depuis sa victoire aux législatives de l'an dernier, cohabite difficilement avec le président.
Mikheïl Saakachvili n'est pas autorisé par la constitution à se représenter. Le favori pour lui succéder est Georgy Margvelachvili, un philosophe de 44 ans qui fait partie du gouvernement constitué par le Premier ministre après sa victoire aux législatives d'octobre 2012.
Un point préoccupe les Géorgiens: l'intention affichée par le Premier ministre Bidzina Ivanichvili de démissionner après le vote de dimanche. Agé de 57 ans, il domine la politique géorgienne depuis son retrait des affaires et son entrée en politique il y a deux ans.
Cet homme d'affaires milliardaire, très hostile au chef de l'Etat sortant, dit qu'il aura mené à bien sa mission une fois le président Saakachvili parti.
A l'issue du scrutin présidentiel, entreront en vigueur un certain nombre de changements constitutionnels qui feront basculer l'équilibre du pouvoir de la présidence vers le gouvernement et le Parlement. Le choix du prochain Premier ministre sera donc très important.
Georgy Margvelachvili, nommé ministre de l'Education après les législatives de 2012 et vice-Premier ministre depuis février 2013, a dit vouloir continuer à consolider les liens avec à la fois la Russie et les Occidentaux.
Deux autres candidats briguent les suffrages des Géorgiens: David Bakradzé, membre du Mouvement national uni du président sortant, et Nino Bourjanadzé, qui a participé à la "révolution des roses" de 2003 qui a porté Mikheïl Saakachvili au pouvoir.
Selon le sondage NDI, Georgy Margvelachvili devrait arriver en tête avec 39% des voix, devant David Bakradzé (18%) et Nino Bourjanadzé (13%), ce qui laisse présager un second tour.
Certains analystes pensent que la démission annoncée de Bidzina Ivanichvili d'ici la fin de l'année devrait lui permettre de continuer à tirer les ficelles en coulisses. Sa fortune personnelle, estimée à 5,3 milliards de dollars, équivaut à près du tiers du PIB géorgien.