Au moins 12 personnes ont péri vendredi dans des affrontements entre partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi et forces de l'ordre à travers l'Egypte, selon un bilan donné par le ministère de la Santé dans l'après-midi. L'armée était déployée aux points névralgiques du Caire, selon des médias officiels.
Le ministère a fait état de quatre morts à Ismaïlia, sur le canal de Suez, et huit à Damiette (nord).
L'Alliance contre le "coup d'Etat", une coalition pro-Morsi, a elle affirmé qu'au moins 25 personnes avaient été tuées sur une seule place dans le centre du Caire, principal point de rassemblement des manifestants islamistes.
De leur côté, des responsables des services de sécurité, sous couvert de l'anonymat, ont fait état de cinq morts et non de quatre à Ismaïlia, tous des manifestants pro-Morsi tués par les forces de l'ordre, autorisées pour la première fois à ouvrir le feu sur eux.
Des médecins ont également rapporté que deux personnes, dont un policier, avaient été tuées à Al-Arish dans le Nord-Sinaï et un manifestant à Port Saïd, sur le canal de Suez.
Critique par l'ONU
Par ailleurs, dans la périphérie du Caire, un jeune policier a péri dans l'attaque d'un poste de contrôle par des inconnus armés, selon un responsable de la police dans la capitale, où des tirs sporadiques d'armes automatiques retentissaient dans différents quartiers.
Des tirs ont également été entendus dans d'autres grandes villes du pays où les pro-Morsi manifestaient comme Alexandrie (nord), Beni Soueif et Fayoum au sud du Caire, et la ville touristique de Hourghada sur la mer Rouge.
Malgré les condamnations des pays occidentaux, le pouvoir égyptien mis en place par l'armée a prévenu qu'il ouvrirait le feu sur quiconque prendrait pour cible la police ou les institutions publiques.
Plus de 600 personnes sont décédées mercredi lorsque la police a délogé par la force deux campements érigés au Caire par les Frères musulmans et dans les violences ensuite dans le pays. Les islamistes affirment eux que le chiffre réel des tués est beaucoup plus élevé.
"Nous condamnons l'usage excessif de la force par les forces de sécurité et demandons une enquête complète sur ces actes", a dit à Genève la présidente du comité de coordination des experts de l'ONU, Chaloka Beyani.