L'année 2014 aura vu mourir près de 100'000 Syriens et Irakiens

L'année 2014 a été la plus sanglante du conflit syrien, avec 76'021 morts, dont des milliers d'enfants, selon un bilan publié jeudi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). En Irak, les violences - les plus meurtrières depuis 2007 - ont coûté la vie à plus de 15'000 personnes.

Depuis le début du conflit syrien, en mars 2011, plus de 200'000 personnes sont mortes, selon l'OSDH, dont le bilan pour 2013 s'élevait à plus de 73'000, et en 2012 à plus de 50'000.

Parmi les 17'790 civils tués figurent 3501 enfants, selon cette ONG qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie. S'ajoutent 15'747 rebelles, et 16'979 djihadistes dont une majorité d'étrangers.

Bilan inférieur à la réalité

"Cette année, on a constaté une augmentation du nombre de jihadistes étrangers tués", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, alors que l'année 2014 a marqué la montée fulgurante de groupes extrémistes, comme l'Etat islamique (EI) qui a conquis de vastes territoires en Syrie et en Irak.

Du côté loyaliste, 12'861 soldats ont péri, ainsi que 9766 miliciens syriens pro-régime et 2167 miliciens étrangers. A cela s'ajoutent 366 combattants du Hezbollah, le puissant parti chiite libanais allié du régime syrien et 345 morts qui n'ont pas été identifiés.

L'OSDH rappelle que son bilan n'inclut pas les milliers de personnes portées disparus chez les djihadistes ou dans les geôles du régime.

De la "joie en Syrie"

L'annonce de ce nombre record de morts intervient alors que le président syrien Bachar al-Assad, s'adressant jeudi aux troupes de l'Etat à l'occasion du réveillon, a estimé que "s'il y a encore de la place pour la joie en Syrie, c'est grâce aux victoires que vous avez remportées sur le terrorisme".

Il leur a rendu visite mercredi soir à Djobar, quartier situé au nord-est de la capitale Danas et qui quelques heurs plus tôt avait été pris sous le feu de l'armée de l'air du régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, proche de l'opposition).

Violences en Irak

Quant aux violences en Irak, elles ont coûté la vie à plus de 15'000 personnes en 2014, l'année la plus meurtrière depuis 2007, selon des chiffres publiés par le gouvernement jeudi. Plus de 22'000 personnes ont également été blessées au cours de cette période marquée par une offensive d'envergure des djihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui s'est emparé de vastes régions d'Irak.

Selon les chiffres compilés par les ministères de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense, 15'538 personnes ont été tuées en Irak en 2014, soit deux fois plus qu'en 2013, où 6522 personnes avaient péri. L'ONG Iraq Body Count, basée en Grande-Bretagne, a elle fait état d'un bilan de 17'073 personnes tuées en 2014.

Vingt-neuf frappes en un jour

Et la lutte de la coalition internationale contre l'EI continue. Les Etats-Unis et leurs alliés ont effectué mercredi 29 frappes aériennes contre des cibles en Syrie et en Irak, a annoncé jeudi l'état-major qui supervise les opérations.

En Syrie, il y a eu 17 frappes près des villes de Rakka, Deir az Zour et Kobani, indique la "Combined Joint Task Force". Divers bâtiments, unités et positions de combat de l'EI ont été touchées. Enfin en Irak, 12 frappes ont visé des bâtiments, des positions de combat et des unités de l'organisation djihadiste près des villes de Mossoul, Falloudjah et Sinjar.

Appel à l'aide

Et en Syrie, deux jeunes femmes affirmant être des humanitaires italiennes disparues début août sont apparues dans une vidéo où elles réclament l'aide de leur gouvernement pour être libérées.

La vidéo, filmée à mi-décembre, a commencé à circuler sur Internet dans la nuit de mercredi à jeudi et montre deux jeunes femmes dans la vingtaine, habillées de robes noires et coiffées d'un foulard. "Nous courons un grand danger et pourrions être tuées. Le gouvernement et son armée sont responsables de nos vies", dit l'une d'elles.

/ATS


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