Après trois accidents d'avion cette semaine en Ukraine, à Taïwan puis au Mali, les passagers s'apprêtant à s'envoler disent leur appréhension. L'angoisse est notamment perceptible sur certains forums de discussions sur Internet.
Assise sur un chariot à bagages à quelques mètres de son comptoir d'enregistrement à l'aéroport parisien de Roissy, une Thaïlandaise de 25 ans confie être "un peu nerveuse, comme la plupart de mes amis". Mais "pas le choix" pour cette sportive venue participer à un meeting d'athlétisme dans la banlieue parisienne: pour rentrer à Bangkok, "on ne peut pas prendre le bateau".
"Trois crashs en une semaine, cela commence à faire beaucoup", commentait pour sa part une jeune femme venue accueillir de la famille d'Algérie à Roissy. "Mais c'est un concours de circonstances", tentait-elle aussitôt de se convaincre.
Sur les forums Internet, les peurs se réveillent, comme pour cette fille qui doit se rendre à Séoul en août. Elle "reste plutôt zen", mais avoue sur le site français crash-aerien.aero que "la trouille revient".
"Je pars demain de Chicago pour Atlanta. Pas sûr d'en être capable. J'ai fait tous mes 'exercices', mais cela me met dans tous mes états", témoigne un passager phobique de l'avion, sur fearofflying.com. "Mes mains tremblent tellement que j'ai du mal à taper sur le clavier", ajoute sur le même forum un autre angoissé.
"Après trois tragédies sur une si courte période, beaucoup de gens vont poser des questions sur la sécurité aérienne", a reconnu vendredi le directeur de l'Association internationale du transport aérien (IATA), Tony Tyler.
L'Organisation de l'aviation civile internationale a convoqué pour mardi une réunion spéciale portant sur les risques associés au survol des zones de conflit, en réponse au crash de l'avion malaisien MH17 dans l'est de l'Ukraine.
Cette réunion aura lieu à Montréal au siège de l'agence onusienne de l'aviation civile.