L'Union européenne a appelé le pouvoir ukrainien à "remplir les promesses" faites à l'opposition pendant le week-end. Elle a également demandé à cette dernière de se désolidariser des manifestants ayant recours à la violence.
"Nous demandons au gouvernement de remplir les promesses et annonces faites lors des négociations avec l'opposition", a indiqué la délégation de l'UE à Kiev dans un communiqué. "Les négociations doivent continuer", a-t-elle poursuivi.
A l'issue de pourparlers samedi, le président Viktor Ianoukovitch a proposé le poste de Premier ministre à l'opposant Arséni Iatséniouk et celui de vice-Premier ministre à l'ex-boxeur Vitali Klitschko. Il s'est aussi dit prêt à discuter d'une révision de la Constitution visant à céder une partie de ses pouvoirs au gouvernement.
Les leaders de l'opposition, qui exigent notamment une élection présidentielle anticipée, se sont dits déterminés à poursuivre leur mouvement tant que toutes leurs demandes n'auront pas été acceptées.
L'UE a exprimé en outre "son inquiétude à propos de la détérioration de la situation des droits de l'homme", dénonçant "des arrestations de personnes blessées devant des cliniques, plusieurs cas de disparition et de torture".
Sur le terrain, la police a dispersé dimanche plusieurs milliers de manifestants qui tentaient d'occuper l'administration de la région de Zaporijjia, dans l'est de l'Ukraine, ont indiqué la police et des témoins cités par des médias ukrainiens.
Près de 600 membres des forces antiémeutes sont intervenus contre 3000 manifestants qui tentaient de pénétrer dans les lieux, a précisé la même source. Une enquête a été ouverte et les manifestants concernés sont passibles de peines allant jusqu'à six ans de prison.
A Kiev, les manifestants, après avoir délogé la veille des centaines de forces de l'ordre déployées dans un musée du centre ville, ont remporté une prise très symbolique en occupant dimanche soir le ministère de la Justice. Après être entrés sans résistance, ils ont barricadé le bâtiment.
Les sièges des administrations de la plupart des provinces de l'Ouest, nationalistes, sont depuis plusieurs jours aux mains des manifestants. L'administration régionale est désormais bloquée dans 14 des 25 provinces par les contestataires.