Le chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne (UE) au Mali, Louis Michel, a appelé mardi à Bamako "au strict respect des résultats" du premier tour du scrutin présidentiel. Leur publication est toujours attendue.
M. Michel a présenté un rapport préliminaire sur l'élection de dimanche. Il a salué dans un communiqué les Maliens "qui ont clairement décidé de faire" du scrutin "une réappropriation de leur destin démocratique" après un an et demi de crise politico-militaire.
"Tout le processus électoral a été fondé sur la transparence. Le premier tour de l'élection présidentielle s'est déroulé dans un climat paisible. (...) On a pu constater une mobilisation importante de la population malienne qui, dans certains endroits dépassait les 50%", a-t-il affirmé, en lançant "un appel strict au respect des résultats".
Patience demandée
"Il n'y a pas eu d'incidents que l'on peut qualifier de majeurs. Il y a eu de petites imperfections, souvent logistiques, qui ne remettent pas en cause la légitimité du résultat", a-t-il poursuivi. Pour les résultats, "il faut attendre que le processus légal livre son verdict. Il ne serait pas convenable de donner des indications parcellaires qui seraient de nature à induire une perception erronée du résultat".
Dans un document distribué à la presse, la mission d'observation électorale de l'UE rappelle que la Cour constitutionnelle "peut être saisie pour toute contestation sur les opérations de vote durant les cinq jours qui suivent la date du scrutin" et que "tout candidat pourra (...) contester la validité de la proclamation provisoire des résultats dans les 48 heures qui suivent" cette proclamation.
Le Mali attendait toujours mardi les résultats officiels pour savoir si un second tour aurait lieu le 11 août. Lundi, un des favoris, l'ex-ministre Soumaïla Cissé, 63 ans, avait jugé qu'un second tour était "indispensable et inévitable", tandis que des médias maliens ont estimé que son principal rival, l'ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, l'avait emporté dès le premier tour.
Près de 6,9 millions d'électeurs inscrits étaient appelés à choisir parmi 27 candidats leur président. Il aura pour mission prioritaire de redresser leur pays, traumatisé par 18 mois de crise politique et militaire.
Cette crise a été marquée par une rébellion indépendantiste touareg, l'occupation de la moitié nord du Mali par diverses bandes armées et une guerre contre des groupes jihadistes lancée par la France et menée avec l'appui de troupes étrangères.