Le Premier ministre albanais Edi Rama a annoncé vendredi que son pays refusait la demande américaine d'autoriser la destruction de l'arsenal chimique syrien sur son sol. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) souhaite elle faire sortir de Syrie la majeure partie des armes chimiques, en vue de leur destruction totale à l'étranger avant la fin de l'an prochain.
"Il est impossible pour l'Albanie de participer à une telle opération (...), puisqu'elle n'en a pas les capacités", a indiqué le Premier ministre, dont les déclarations, retransmises en direct sur la grande place de Tirana, ont été accueillies par les acclamations de milliers de manifestants.
Parallèlement, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) était réunie vendredi pour approuver un programme de destruction de cet arsenal d'ici mi-2014. Cette discussion intervient alors que l'espoir d'organiser à Genève une conférence de paix, maintes fois, reportée renaît timidement.
Vendredi est une date butoir pour le Conseil exécutif de l'OIAC, celle avant laquelle il doit établir les différentes échéances pour la destruction de plus de 1000 tonnes d'armes chimiques.
Ces mesures ont été mises en oeuvre après une attaque chimique survenue le 21 août près de Damas. Les Occidentaux attribuent la responsabilité au pouvoir syrien, alors que Damas accuse la rébellion.
Ces violences particulièrement meurtrières ont fait fuir des centaines de milliers de Syriens depuis le début de la guerre. Vendredi le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dénoncé le refoulement de ces réfugiés par des pays européens.
Il exige que ces pratiques cessent immédiatement et que les frontières restent ouvertes. Le HCR a notamment demandé à la Bulgarie de s'expliquer sur des informations de presse faisant état du refoulement d'une centaine de réfugiés à la frontière le week-end dernier.
Il a également dénoncé des récits selon lesquels des demandeurs d'asile syriens ont été refoulés de Grèce vers la Turquie. Le HCR a demandé aux autorités d'Athènes d'enquêter sur le sort de 150 Syriens, dont plusieurs familles avec des enfants, dont l'entrée sur le territoire grec a été refusé mardi dernier à Evros.