Israël rend hommage à un héros controversé

Israël a rendu hommage dimanche au général Ariel Sharon, "héros" selon les médias du pays mais "criminel de guerre" pour les Palestiniens. Son cercueil était exposé jusqu'en fin d'après-midi devant le Parlement à Jérusalem.

Le décès d'"Arik" (diminutif d'Ariel), mort samedi à 85 ans après huit ans de coma, a plongé Israël dans une atmosphère de deuil national. Son enterrement est prévu lundi dans sa ferme familiale du sud du pays.

Des milliers d'Israéliens de toute condition ont défilé toute la journée devant son cercueil recouvert du drapeau bleu et blanc frappé de l'Etoile de David, déposé sur un socle de marbre noir au bout de l'esplanade de la Knesset, le Parlement.

Minute de silence

Des navettes d'autobus avaient été spécialement mises en place pour éviter des embouteillages. Le conseil des ministres hebdomadaire, présidé par Benjamin Netanyahu, a observé une minute de silence et le Premier ministre a salué la mémoire de son rival politique.

Lundi, une cérémonie officielle sera organisée à partir de 09h30 (08h30 en Suisse) à la Knesset, avant des funérailles militaires en début d'après-midi.

Le vice-président américain Joe Biden, l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair et le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, en visite officielle au même moment, participeront à l'hommage officiel au Parlement. La Suisse sera représentée par son ambassadeur en Israël Andreas Baum.

Evacuation de Gaza

Les pays occidentaux, la Russie et l'ONU ont rendu hommage à la mémoire du défunt.

La chancelière allemande Angela Merkel a relevé "qu'il avait (...) fait un pas historique vers une solution (impliquant l'existence) de deux Etats". Du côté suisse, on a salué en Ariel Sharon une personnalité "qui aura marqué de son empreinte l’histoire de son pays".

Champion de la colonisation, Sharon fut pourtant l'homme qui aura évacué les troupes et les 8000 colons de la bande de Gaza en 2005.

Mais il restera aussi dans l'Histoire comme l'artisan en 1982 de la désastreuse invasion du Liban, alors qu'il était ministre de la Défense. Une commission d'enquête israélienne a conclu à la "responsabilité indirecte" mais personnelle de Sharon dans le massacre de centaines de civils palestiniens

/ATS


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