Moscou et Kiev sont parvenus à une "compréhension réciproque" sur des aspects essentiels du plan de paix du président ukrainien Petro Porochenko, a déclaré lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères Andrii Deshchytsia. Cette annonce a été faite au deuxième jour de discussions du "groupe de contact".
Ce groupe réunit la Russie, l'Ukraine et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
Kiev mène des négociations tous azimuts avec Moscou pour mettre fin aux combats meurtriers dans l'Est, en proie à une rébellion séparatiste, et éviter une coupure du gaz russe que redoutent les Européens. Des pourparlers sur l'épineuse question énergétique devaient débuter à 19h00 à Bruxelles.
Moscou a prévenu : si Kiev ne règle pas sa dette gazière de plusieurs milliards de dollars et ses approvisionnements de juin avant mardi soir, Gazprom coupera ses livraisons, ce qui perturberait l'approvisionnement de l'Europe.
Les Ukrainiens rejettent le prix que demande la Russie depuis la mise en place d'un gouvernement pro-occidental à Kiev, le plus élevé appliqué à un pays européen.
Trois jours après son bref entretien en France avec Vladimir Poutine qui a créé un espoir de désescalade, Petro Porochenko semble vouloir rapidement apaiser les relations avec Moscou. Il s'est donné une semaine pour obtenir un retour au calme dans l'Est.
Dimanche, au lendemain de son investiture, il a ouvert des négociations à Kiev, pour la première fois depuis la chute fin février de son prédécesseur prorusse Viktor Ianoukovitch.
Ces discussions à huis clos entre l'ambassadeur de Russie Mikhaïl Zourabov et l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne Pavlo Klimkine, en présence d'une représentante de l'OSCE, doivent se dérouler quotidiennement jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée.
Trois premières séances ont débouché sur "une compréhension commune des étapes clés" à franchir pour "une désescalade de la situation dans les régions de Donetsk et Lougansk", a indiqué lundi soir Andrii Deshchytsia.
Le temps presse : l'insurrection dans l'Est industriel et russophone gagne du terrain en dépit de l'offensive déclenchée il y a deux mois par les forces ukrainiennes. Au total, les combats ont déjà fait plus de 200 morts, rebelles, soldats ukrainiens ou civils.