Entre menaces et main tendue, l'Occident cherchait lundi une solution diplomatique avec la Russie qui a resserré son étreinte sur la Crimée. Ces péripéties ont fait plonger la Bourse de Moscou, tandis que le Conseil de sécurité était appelé lundi soir à débattre de cette crise pour la troisième fois en quatre jours.
La Russie a avancé ses pions dans d'autres régions ukrainiennes. Quelque 300 manifestants pro-russes ont pris d'assaut lundi l'administration régionale de Donetsk (est), fief du président déchu Viktor Ianoukovitch.
Les autorités ukrainiennes ont accusé Moscou de continuer à faire affluer des militaires en Crimée sans que l'Ukraine ne soit prévenue. Et de signaler l'atterrissage de dix hélicoptères de combat et huit avions de transport en 24 heures.
La Russie a déjà augmenté de 6000 soldats sa présence en Crimée, d'après le ministère ukrainien de la Défense. La péninsule russophone du sud de l'Ukraine abrite déjà la flotte russe de la mer Noire.
Les marchés financiers russes s'inquiétaient des conséquences sur l'économie déjà chancelante de la Russie des éventuelles sanctions qui pourraient être imposées à Moscou.
La Bourse de Moscou a chuté de plus de 11% lundi, entraînant d'autres places européennes. Le rouble a atteint des records historiques de faiblesse face à l'euro et au dollar.
A Genève, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a justifié l'action de la Russie en Ukraine, jugeant que les ultranationalistes menaçaient "la vie et les intérêts régionaux des Russes et des populations parlant russe".
L'OTAN tiendra mardi une nouvelle réunion de crise, a annoncé son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen. Cette assemblée se réunira à la demande de la Pologne qui estime que sa sécurité est menacée.
A Washington, Barack Obama a de son côté affirmé lundi que la Russie était "du mauvais côté de l'Histoire" en Ukraine.