Des heurts ont éclaté entre des manifestants qui protestaient contre l'austérité et la police samedi à Rome, Turin et Venise. Ces affrontements surviennent dans le cadre d'une action sociale menée par le mouvement des agriculteurs "Forconi" (fourches) et des chauffeurs de poids lourds.
Des étudiants ont lancé des bombes de peinture vers la police à Turin, dans le nord-ouest de l'Italie, autrefois puissant centre industriel frappé par la crise économique et qui est devenu le foyer des manifestations organisées dans toute l'Italie cette semaine.
Des militants d'extrême droite portant des masques aux couleurs du drapeau italien et des cordes autour du cou se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission européenne à Rome et se sont emparés du drapeau européen, avant d'être chassés par la police.
A Venise, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour séparer manifestants d'extrême droite et d'extrême gauche près de la gare. Deux individus ont été interpellés et une dizaine de policiers légèrement blessés au cours de la manifestation.
"La situation est très préoccupante, car il s'agit de l'expression d'un profond malaise social", a déclaré le ministre du Développement économique Flavio Zanonato. "Nous devons nous hâter et redonner de l'élan à notre pays", selon lui.
Le mouvement des "Forconi", qui a pour symbole la fourche des agriculteurs, se prépare à organiser une opération de blocage de la circulation dans le centre de Rome, à partir de mercredi et jusqu'à ce que sa demande de nouvelles élections législatives et d'un changement total des dirigeants au pouvoir soit satisfaite.
Parti de Sicile, le mouvement des "Forconi" a d'abord réuni des agriculteurs, angoissés par la hausse des taxes et impôts comme par la disparition des petites exploitations. Il s'est ensuite étendu aux artisans, aux commerçants, aux petits entrepreneurs etchauffeurs routiers.