Grèce: près de 300 interpellations après des violences à Athènes

Un total de 296 manifestants ont été interpellés et 43 personnes déférées devant un procureur après des violences samedi soir à Athènes, a-t-on appris de source policière. La manifestation à laquelle ils participaient commémorait la mort d'un adolescent tué par un policier.

Il s'agit des heurts les plus intenses qui se sont produits ces dernières années dans la capitale grecque, théâtre de nombreuses manifestations contre l'austérité notamment. Douze policiers ont été blessés samedi soir au cours des affrontements qui ont débuté près de la place Syntagma, où se trouve le Parlement, avant de se cantonner dans quelques rues du quartier contestataire d'Exarcheia.

"Dommages incalculables"

Les présentations au parquet d'Athènes des 43 personnes arrêtées devraient intervenir d'ici dimanche soir. Si l'adjoint au maire de la capitale Giorgos Apostolopoulos a évoqué sur la radio Skaï des "des dommages incalculables sur la place Exarchia, la place Omonia et l'Université", peu de dégâts étaient visibles dans la matinée, selon une journaliste de l'AFP.

Des abribus ont été endommagés le long d'une grande artère, tandis que les autres dégâts - vitrines de magasins brisées - se limitaient à quelques rues autour de l'Ecole Polytechnique où les affrontements ont été les plus vifs et ont duré de 20h00 locales à minuit environ.

L'odeur des gaz lacrymogènes était encore perceptible dimanche dans ces rues où il a également été fait usage de grenades assourdissantes et canons à eau face à des jets de pierres et cocktails Molotov.

Face à six mille agents

Ces affrontements ont opposé les forces de l'ordre - qui avaient mobilisé quelque 6000 agents - et des groupes généralement cagoulés ou casqués, à l'issue d'une manifestation qui a rassemblé 5000 personnes selon la police, 10'000 selon les organisateurs.

La marche était organisée comme tous les ans en mémoire d'Alexis Grigoropoulos, tué à 15 ans par un policier dans le quartier d'Exarcheia, le 6 décembre 2008, drame qui avait entraîné des troubles urbains inédits en Grèce.

Nouvel appel à manifester

La tension était renforcée par la mobilisation en soutien à Nikos Romanos, 21 ans, un détenu anarchiste condamné pour braquage, en grève de la faim depuis 28 jours pour revendiquer son droit d'étudier hors de prison. Nikos Romanos était un ami d'Alexis Grigoropoulos. Des incidents se sont produits dans plusieurs autres villes de Grèce, dont Thessalonique (Nord) et Patras (Ouest).

Des collectifs de la mouvance anarchiste ont appelé à manifester dimanche en fin d'après-midi au même moment que les syndicats, mobilisés contre le vote du budget prévu dans la soirée.

/ATS


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