L'armée des Philippines a lancé lundi des frappes aériennes contre des indépendantistes musulmans qui attaquent depuis une semaine une grande ville du sud de l'archipel, ont annoncé les autorités locales. Près de 70'000 habitants ont dû fuir et se réfugier dans des abris de fortune.
"Des frappes ciblées de l'aviation militaire des Philippines sont en cours", ont indiqué les autorités de Zamboanga. Les rebelles sont arrivés il y a une semaine près de cette ville portuaire de près d'un million d'habitants pour proclamer "l'indépendance" de cette zone.
Deux hélicoptères militaires ont tiré des roquettes contre les rebelles du Front moro de libération nationale (MNLF), terrés dans des villages et quartiers à la périphérie de Zamboanga. Les insurgés seraient regroupés dans deux villages voisins de Zamboanga, sur la côte.
"C'est un soutien aérien de précision coordonné par les forces terrestres pour supprimer l'ennemi", a indiqué à l'AFP Ramon Zagala, porte-parole de l'armée. Il s'agit de frappes "précises" pour éviter de blesser des civils, a-t-il assuré.
"La fin est proche"
Ces rebelles continuent de se battre, mais "nous savons de façon certaine que la fin est proche et qu'ils tentent de fuir", a ajouté le porte-parole. "Certains essayent de se faire passer pour des civils, il est donc capital que les chefs des villages nous aident à déterminer ceux qui n'appartiennent pas à leur communauté".
Les militants du MNLF, près de 200 au début, ont pris Zamboanga d'assaut le 9 septembre à l'aube, à l'arme automatique et au mortier. Ils retiennent également des dizaines de personnes en otage.
Selon l'armée, 3000 soldats d'élite ont été mobilisés et 51 rebelles abattus. Six soldats, un policier et quatre civils auraient également été tués.
Le MNLF, mené par Nur Misuari, un ancien professeur d'université, s'estime marginalisé par les négociations en cours entre le gouvernement et les groupes séparatistes. Le Front souhaite créer une région autonome - et non indépendante - dans le sud des Philippines.