Deux ans jour pour jour après son élection, François Hollande, président le plus impopulaire de la Ve République, a dit mardi comprendre l'impatience des Français à son égard. Il a demandé à être jugé à la fin de son quinquennat, en 2017.
Invité sur RMC et BFM TV, le chef de l'Etat a parlé de ses "regrets" et promis un "retournement" économique à même d'engranger les résultats de sa politique et de récompenser les Français de leurs "efforts".
Une heure durant, le président français a été malmené par le journaliste qui l'interrogeait et des auditeurs intervenant en direct. Il a récusé l'accusation d'"amateurisme" lancé à son encontre et demandé à être jugé sur ses résultats.
"Amateurisme quand il s'est agi de sortir de la crise de la zone euro? Amateurisme quand il s'est agi d'intervenir au Mali quand personne ne le faisait et que le terrorisme était en train de gagner la partie? Amateurisme quand il s'est agi d'aller en Centrafrique pour éviter un génocide? Amateurisme sur la crise syrienne quand j'ai été le seul chef d'Etat occidental à dire 'Attention, ce qu'on est en train de laisser faire, c'est un massacre'? Je préfère prendre mes responsabilités et être jugé sur mes résultats", a-t-il dit.
François Hollande a dit ses "regrets", évoquant des "résultats qui ont tardé à venir". Il a également admis ne pas avoir "suffisamment dit" aux Français au lendemain de son élection la gravité de la crise économique.
Un mois après la débâcle des élections municipales, il s'est aussi dit persuadé que le Premier ministre Manuel Valls saurait donner "l'impulsion nécessaire pour redresser le pays".
Le président français a martelé que son "obsession" restait la lutte contre le chômage, qui frôle toujours les 10%, et avancé que s'il n'avait "pas inversé la courbe" comme il l'avait promis, il l'avait au moins "stabilisée". Rappelant avoir allégé de 10 milliards le coût du travail, il a conditionné son éventuelle candidature à l'élection de 2017 à son bilan sur la croissance et sur l'emploi.
La seule annonce concrète a concerné un éventuel report de 2015 à 2016 des élections régionales de manière à procéder au redécoupage territorial qui ferait passer le nombre de régions de la France métropolitaine de 22 aujourd'hui à "11 ou 12".