La France s'est dotée mercredi d'un gouvernement resserré autour du nouveau Premier ministre Manuel Valls. Le nouveau cabinet est marqué notamment par l'arrivée de l'ex-compagne du président, Ségolène Royal, et aura l'épineuse mission de réagir au désaveu des municipales.
L'équipe socialiste, qui n'intègre plus aucun ministre écologiste et uniquement deux nouvelles têtes, sera étoffée la semaine prochaine par une série de secrétaires d'Etat. Tandis que le précédent gouvernement de Jean-Marc Ayrault totalisait 38 ministres, le nouveau en est constitué de 16 et obéit à une stricte parité hommes-femmes.
Jean-Yves Le Drian et Christiane Taubira conservent leurs fonctions à la Défense et à la Justice.
Laurent Fabius, reconduit au ministère des Affaires étrangères, voit son portefeuille élargi au Commerce extérieur, a affirmé le Quai d'Orsay. Cette attribution a néanmoins aussi été revendiquée par le ministère de l'Economie attribué à Arnaud Montebourg, classé à l'aile gauche du parti socialiste.
Jusqu'à présent, le Commerce extérieur était de la compétence du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Ce rattachement au Quai d'Orsay serait une première depuis 1958.
Selon une source gouvernementale, Fleur Pellerin va être nommée secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et au Tourisme et très vraisemblablement aux Affaires européennes, et sera rattachée au Quai d'Orsay. Et d'ajouter que Bercy n'est pas content avec ce scénario.
Michel Sapin a lui été nommé ministre des Finances. En confiant les Finances et l'Economie à deux personnalités différentes, François Hollande a choisi de copier un modèle qui fonctionne en Allemagne, mais qui déroutait mercredi plus d'un expert.
Ségolène Royal, ex-compagne et mère des quatre enfants du président, candidate à la présidentielle de 2007, retrouve le ministère de l'Ecologie qu'elle avait déjà occupé en 1992. "J'en suis très honorée et en même temps je connais l'exigence que cela appelle dans un ministère majeur pour le redressement du pays et les créations d'emplois qui vont avec", a-t-elle réagi.
Le patron de l'opposition de droite, Jean-François Copé, s'est dit "très inquiet" de la constitution d'un gouvernement qui ne va "en rien répondre aux attentes" des Français.