Quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé cet après-midi à Moscou contre l'"occupation" de la Crimée et la politique de Vladimir Poutine. "Pour votre et notre liberté!", pouvait-on lire sur une large banderole en tête du défilé des opposants à la politique du Kremlin.
Le défilé organisé à l'appel d'un collectif d'opposition, est parti de la Place Pouchkine pour arriver avenue Sakharov. La police locale a cité au début du défilé le chiffre de 3000 participants. Selon les estimations d'une journaliste et d'un photogrape de l'AFP, les participants étaient environ 50'000.
"Ne touchez pas à l'Ukraine!", "Non à la guerre!" proclamaient des pancartes brandies dans la foule. "Pas de référendum sous la menace des armes !", disait un autre slogan. Drapeaux russes et ukrainiens étaient brandis.
"J'estime que la Crimée c'est l'Ukraine, même si la majorité des gens sont russes, ils doivent régler leurs problèmes avec leur Etat, la Russie n'a rien à voir avec ça", a déclaré une institutrice à la retraite. "C'est une guerre, une occupation, c'est inacceptable de la part d'un Etat civilisé", a-t-elle ajouté.
Des manifestants ont scandé "Non au pouvoir des tchékistes !" (membres des services secrets, ndlr.), ou"Navalny!", le nom de l'opposant numéro 1 au président Vladimir Poutine, qui est toujours poursuivi et assigné à résidence à Moscou.
Au même moment, plusieurs milliers de personnes, 15'000 selon la police, étaient rassemblées près de la Place de la Révolution et du Kremlin, à l'appel cette fois d'organisations nationalistes, avec des banderoles de soutien à la politique de Vladimir Poutine.
Nombre de jeunes gens portaient des coupe-vent rouges avec au dos le dessin du contour de l'ex-URSS et l'inscription "CCCP 2.0", allusion à la manière des logiciels à une nouvelle Union soviétique.
"Il n'y aura pas de Maïdan à Moscou!", ont lancé les orateurs, faisant allusion au nom de la Place de l'Indépendance de Kiev, où trois mois de manifestations ont débouché fin février sur la chute du président Viktor Ianoukovitch, réfugié depuis en Russie.