Les pays les plus riches du monde réunis au G20 à Brisbane, en Australie, se sont engagés à "éradiquer" l'épidémie d'Ebola qui a déjà fait plus de 5000 morts en Afrique de l'Ouest. La maladie touche désormais un autre pays de la région, le Mali, alors que la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé la fin de l'épidémie.
Les membres du G20 ont dit "s'engager à faire tout ce qu'il faut pour éradiquer l'épidémie et à couvrir ses conséquences économiques et humanitaires à moyen terme", selon un communiqué publié au premier jour du sommet de Brisbane, dans l'est de l'Australie.
Mais le texte ne révèle aucun engagement financier tangible, disant seulement que les pays du G20 vont "travailler via des coopérations bilatérales, régionales et multilatérales, et en collaboration avec des acteurs non gouvernementaux".
Avant l'ouverture du sommet, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, présent au G20, avait insisté sur "la nécessité d'intensifier la réponse internationale" alors que le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), publié vendredi, fait état de près de 5200 victimes sur plus de 14'000 cas dans huit pays.
Le Togo, qui coordonne la lutte en Afrique de l'Ouest, a lui aussi exhorté la communauté internationale à "ne pas relâcher l'effort".
Réagissant à l'annonce du G20, des ONG se sont déclarées sceptiques, voire "très déçues", à l'image d'Oxfam. L'organisation ONE a relevé pour sa part que l'engagement du G20 n'était pas suffisant. "Où sont les actions concrètes sur lesquelles s'engage chaque Etat membre du G20 pour contrôler l'épidémie et aider les pays à se remettre de cette crise ?", a interrogé Friederike Röder, directrice de ONE France parlant pour l'ensemble de l'organisation.
D'autres se sont mobilisés. A Londres, une trentaine de vedettes du rock et de la pop britannique ont débuté l'enregistrement d'une chanson destinée à lever des fonds. Ils ont répondu à l'appel de Bob Geldof, le chanteur irlandais qui a ressuscité le Band Aid trente ans après l'avoir créé pour lutter contre la famine en Ethiopie.
Au Mali trois décès en trois jours ont été annoncés sur quatre cas de la fièvre hémorragique. De plus, plus de 250 personnes ont été placées sous surveillance. La nouvelle a relancé l'inquiétude.
La France a dépêché d'urgence sur place la secrétaire d'Etat chargée du développement, Annick Girardin, et a demandé à ses ressortissants d'éviter de se rendre à Bamako et Kayes, dans l'ouest.