Une session spéciale du Conseil des droits de l'homme sur les abus perpétrés en Irak par "ledit Etat islamique d'Irak et du Levant" (EIIL) s'est ouverte lundi à Genève. Elle doit décider de l'envoi d'une mission d'enquête pour établir les circonstances de ces crimes.
Quelque 32 Etats membres sur 47 (dont l'Union européenne et les Etats-Unis) ont soutenu la demande de session spéciale présentée par l'Irak. Trente-deux Etats observateurs, dont la Suisse, les ont suivis.
Le projet de résolution sur la table, qui doit être adopté en fin de journée, "condamne dans les termes les plus vifs les violations systématiques des droits de l'homme et du droit international humanitaire résultant des actes terroristes commis par l'EIIL et les groupes associés depuis le 10 juin, qui pourraient équivaloir à des crimes de guerre et crimes contre l'humanité".
Le projet de résolution demande l'envoi urgent d'une mission d'enquête. Elle devra établir les faits et circonstances des abus commis par l'EIIL - qui s'appelle aujourd'hui Etat islamique (EI) - et les groupes terroristes associés et s'assurer qu'ils ne restent pas impunis.
Le Conseil demande aussi à la communauté internationale de redoubler d'efforts pour assister l'Irak à restaurer la paix et la sécurité dans les zones contrôles par l'EI.
La Haut Commissaire adjointe Flavia Pansieri a rappelé le sort des minorités visées "par des persécutions brutales, équivalant à un nettoyage ethnique racial et religieux". Des centaines de membres de ces minorités, forcés de se convertir, ont été exécutés par l'EI.
Le ministre irakien des droits de l'homme Mohammed Shia Al Sudani a condamné lundi à Genève les "crimes contre l'humanité" commis par l'Etat islamique (EI). Il a appelé à combattre "une organisation transnationale qui présente un danger imminent pour tous les pays".
S'exprimant devant le Conseil des droits de l'homme, le représentant de Bagdad a dénoncé "un tsunami de haine, de violences, de génocide, de crimes contre l'humanité" commis par l'EI dans son pays.