Les Mauritaniens ont voté dans le calme samedi pour choisir leur prochain président. En l'absence de ses principaux opposants qui ont appelé au boycott, le chef de l'Etat sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, fort de sa victoire face aux groupes islamistes armés, part grand favori.
Dans les bureaux de vote visités par l'AFP à Nouakchott, pas d'immenses files d'attente, mais un flot régulier d'électeurs qui viennent choisir leur président parmi cinq candidats, dont le chef de l'Etat sortant. Les quelque 1,3 million d'inscrits ont jusqu'à 19h00 (21h en Suisse) pour voter. Le dépouillement des bulletins commencera immédiatement après et les résultats provisoires sont attendus au plus tard lundi.
Les principaux opposants au président, rassemblés au sein du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU, opposition radicale), dénoncent le caractère "dictatorial" de son régime. Ils ont appelé à boycotter le scrutin, d'après eux "une mascarade électorale" organisée de manière "unilatérale".
Le FNDU mise sur un fort taux d'abstention qui serait, selon lui, le signe que son appel a été suivi et un désaveu du président sortant. Mais nombreux sont ceux qui, ayant choisi de se déplacer, ne comprennent pas cet appel au boycott. "Voter, même blanc, est un devoir", estime ainsi Lalla, jeune électrice d'une école du centre-ville.
Et en allant voter dans la capitale, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé qu'il ne craignait pas l'abstention "au vu de l'engagement des Mauritaniens, de ceux qui ont manifesté leur intérêt pour les meetings" qu'il a tenus.
Parmi les quatre adversaires du président mauritanien, une femme de 57 ans, Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss, et Biram Ould Dah Ould Abeid, un militant réputé de la lutte contre l'esclavage, pratique qui, bien qu'abolie légalement en 1981, perdure en Mauritanie. Les deux autres candidats sont Ibrahima Moctar Sarr et Boidiel Ould Houmeid, du parti El-Wiam, formation de l'opposition dite "modérée".
Les quatre candidats se sont déclarés satisfaits du bon déroulement de l'élection, se disant prêts à en reconnaître les résultats si le vote continuait ainsi.