Election présidentielle: manifestations contre la fraude à Kaboul

Plus d'un millier de manifestants antifraude ont défilé à Kaboul dans le calme. Cette mobilisation était organisée après le second tour de l'élection présidentielle âprement contesté par le candidat arrivé en tête au premier tour, Abdullah Abdullah. Par ailleurs, un attentat-suicide a visé un membre du Haut conseil pour la paix.

"Nous défendrons notre vote jusqu'à la dernière goutte de notre sang", pouvait-on lire sur une banderole. Peu avant 09h30 locales (07h00 en Suisse), plusieurs dizaines de partisans de M. Abdullah ont commencé à se rassembler dans au moins trois points de la ville.

M. Abdullah avait annoncé plus tôt dans la semaine qu'il boycottait la commission électorale indépendante (IEC) et qu'il s'apprêtait à rejeter tout résultat annoncé par cet organisme en raison, selon lui, de fortes suspicions de fraude à son détriment. Le candidat mécontent était arrivé en tête au premier tour le 5 avril avec 45% des voix. Il devançait largement son adversaire Ashraf Ghani (31,6%).

Accusations rejetées

M. Abdullah avait assuré n'avoir plus confiance dans les institutions électorales, y compris la Commission des plaintes électorales (ECC) chargée d'examiner les irrégularités. Le camp Abdullah dénonce l'implication de M. Ghani, bénéficiaire présumé de la fraude et le président Hamid Karzaï, responsable selon lui de la situation.

M. Ghani avait rejeté en bloc les accusations de son rival, affirmant qu'il s'agissait d'un "manque de respect" pour ses électeurs.

Attentat-suicide

Dans ce contexte, la journée a débuté à Kaboul par un attentat-suicide visant un membre du Haut conseil pour la paix. L'explosion a tué un passant et blessé quatre autres personnes, mais le haut responsable du conseil, Massoum Stanikzai, a survécu.

La mission de l'ONU en Afghanistan a averti cette semaine que si les candidats "abandonnent le processus légal et font appel directement à leurs partisans, cela pourrait inciter à la violence". "Certaines personnes ont déjà appelé à la désobéissance civile", a déploré la mission onusienne.

Vendredi, le président Karzaï s'est pourtant montré accommodant en intervenant pour la première fois dans le processus électoral. Dans un communiqué, il a approuvé une médiation de l'ONU, proposée par M. Abdullah, pour tenter de trouver une solution à cette crise.

/ATS


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