La justice égyptienne a prolongé lundi de 15 jours la détention préventive du président déchu Mohamed Morsi. Ses partisans, barricadés depuis plus d'un mois sur deux places du Caire, poursuivent leurs manifestations, malgré la menace des nouvelles autorités de les disperser.
Mohamed Morsi a été destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet. Soupçonné de complicité dans des opérations meurtrières début 2011, il est toujours détenu au secret par l'armée et a été formellement placé en détention préventive le 26 juillet.
La décision judiciaire de lundi pourrait galvaniser les milliers de pro-Morsi mobilisés à travers le pays et résolus à maintenir la pression jusqu'au retour au pouvoir du premier président élu démocratiquement du pays. Cette mesure est intervenue au moment où la police a annoncé une opération imminente mais "graduelle" contre leurs sit-in.
Craintes de bain de sang
La communauté internationale, qui a multiplié en vain les médiations, redoute une nouvelle effusion de sang. Des émissaires occidentaux et arabes ainsi que plusieurs membres du gouvernement ont appelé l'armée à éviter le recours à la force. Les heurts ont déjà fait plus de 250 tués depuis fin juin.
Faisant fi des menaces, des centaines de manifestants ont défilé dans le centre du Caire, brandissant des drapeaux égyptiens et des portraits de M. Morsi. Leur cortège s'est avancé jusqu'au quartier de la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011 et des manifestations anti-Morsi qui ont poussé l'armée à son coup de force le 3 juillet.
Sur la place Rabaa al-Adawiya, bastion des manifestants pro-Morsi transformé en camp retranché, des dizaines d'hommes casqués et munis de bâtons se sont massés juste après la prière de l'aube sur les barricades de briques et de sacs de sable barrant les entrées principales.