L'inquiétude face aux risques de propagation de la fièvre Ebola était de plus en plus forte jeudi, des spécialistes comparant l'épidémie au sida. A Madrid, l'état de santé de la première personne contaminée hors d'Europe s'est dégradé.
"Cela va être un long combat (...). Depuis trente ans que je travaille dans la santé publique, la seule chose comparable a été le sida", a déclaré le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d'une table ronde à Washington.
Un cri d'alarme relayé par le président de Sierra Leone Ernest Bai Koroma, pour qui la "réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le rythme de transmission de la maladie".
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé de son côté qu'il fallait multiplier par 20 l'aide actuelle pour espérer enrayer la maladie, qui a déjà tué 3900 personnes.
La directrice du FMI, Christine Lagarde, a elle admis - chose rare - qu'il fallait "augmenter les déficits pour soigner les gens".
Pendant ce temps, au sixième étage de l'hôpital Carlos III à Madrid, l'état de santé de la première personne contaminée hors d'Afrique s'est dégradé. L'aide-soignante avait assisté deux religieux malades rapatriés d'Afrique et décédés entre-temps.
"Elle a dû être intubée", a raconté avec angoisse à des journalistes son frère, qui a précisé que l'équipe médicale allait "essayer un autre médicament".
En Suisse, plusieurs personnes qui pourraient avoir été contaminées par Ebola sont actuellement en quarantaine, a indiqué mercredi soir dans l'émission "10vor10" de la télévision publique alémanique Daniel Koch, responsable de la division maladies transmissibles à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Il a évoqué "très peu de cas", sans donner de chiffres.
M. Koch part du principe que tôt ou tard, le pays sera confronté à un cas confirmé d'Ebola. La maladie ne devrait néanmoins concerner que des personnes qui y ont potentiellement été exposées, par exemple des travailleurs humanitaires rapatriés en Suisse ou des requérants d'asile fraîchement arrivés. "Nous sommes prêts à agir", a assuré le responsable de l'OFSP.