Des Philippins en deuil ont tenté dimanche de trouver un peu de réconfort dans les églises de villes dévastées par le typhon Haiyan. Dans leur pays, majoritairement catholique, les secours faisaient tout leur possible pour atteindre les communautés les plus isolées.
Neuf jours après le passage de l'un des typhons les plus puissants à terre, les cloches ont sonné pour appeler à la messe des fidèles qui se sont échappés un moment de leur lutte pour la survie.
A Guiuan, première ville frappée par Haiyan, quelque 300 personnes se sont rassemblées sur le parvis de l'église de l'Immaculée Conception, édifice de 400 ans très endommagé.
Un homme a grimpé en haut du beffroi pour frapper avec une barre de fer sur une énorme cloche. Les paroissiens, certains pleurant en silence, ont écouté debout au milieu des ruines le sermon du père Arturo Cablao, qui a salué la force de cette population privée de tout.
Environ 80% des 100 millions de Philippins sont catholiques, héritage de la colonisation espagnole. Ils ont témoigné de leur foi dimanche à travers le centre du pays dévasté.
A Tacloban, capitale de l'île de Leyte particulièrement meurtrie, des centaines de fidèles se sont pressés sur les bancs détrempés de l'église Santo Nino qui a perdu son toit. Après la messe, Violeta Simbulan, 63 ans, se sentait réconfortée par le sermon assurant que Dieu serait toujours là.
Pendant ce temps, les opérations d'assistance se poursuivaient à un rythme désormais soutenu. Le président philippin Benigno Aquino a appelé ses concitoyens à comprendre les difficultés logistiques.
Comme il s'y est déjà employé au cours de la semaine écoulée, le chef de l'Etat a tenté de rejeter la responsabilité des problèmes sur les autorités locales. Elles sont coupables, à ses yeux, d'un manque de préparation.
Le dernier bilan du gouvernement fait état de 3976 morts et de 1590 disparus. Celui de l'ONU de près de 4500 morts. Mais, dans cette situation d'apocalypse où des corps gisent toujours dans les rues, le nombre de victimes pourrait grimper.