La Belgique risque une énième crise politique. Au lendemain d'élections législatives marquées par la victoire des nationalistes flamands mais aussi par la résistance des partis traditionnels, le gouvernement Di Rupo a présenté lundi sa démission au roi Philippe.
Les Belges replongent dans un fastidieux processus qu'ils connaissent bien: la recherche d'une majorité pour gouverner le pays. Les protagonistes sont les mêmes que lors de la crise de 541 jours qui avait suivi les législatives de juin 2010, à l'exception du roi Philippe, qui a succédé à son père Albert II en juillet dernier.
Le processus a été lancé lundi en fin de matinée avec le déplacement du Premier ministre Elio Di Rupo au Palais royal. Il a, comme le veut la tradition, présenté au roi Philippe la démission de son gouvernement, qui a été alors chargé d'exécuter les affaires courantes.
Le roi a lancé les consultations avec les dirigeants des principaux partis. Il "les poursuivra jusqu'à demain midi", a indiqué le Palais royal. Sauf surprise, Philippe devrait appeler le chef de file des nationalistes flamands, Bart De Wever, à chercher des partenaires, y compris francophones, pour constituer un gouvernement fédéral.
Le parti de M. De Wever, la Nouvelle alliance flamande (N-VA), est arrivé en tête dimanche du scrutin en remportant quelque 32% des suffrages en Flandre néerlandophone, où vivent environ 60% des 11 millions de Belges.
"Former un gouvernement fédéral va être très difficile" car "la campagne de la N-VA a mis l'accent sur les oppositions entre le nord et le sud du pays", a souligné le rédacteur en chef du "Standaard", un des principaux quotidiens flamands.
Les résultats définitifs des trois scrutins de dimanche -législatif, régional et européen- n'étaient toujours pas connus lundi à la mi-journée en raison d'un bug informatique dans deux régions de Wallonie et dans la capitale.