Les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko se sont serré la main avant une réunion cruciale avec l'Union européenne à Minsk, en Biélorussie. Dans l'Est séparatiste de l'Ukraine, Kiev a pour la première fois capturé des soldats russes.
M. Porochenko a assuré qu'il était venu à Minsk pour entamer un processus de recherche d'un compromis politique. Il a estimé que le seul moyen de mettre fin aux combats dans l'est de l'Ukraine était de renforcer les contrôles à la frontière russo-ukrainienne et de mettre fin aux livraisons d'armes aux rebelles séparatistes.
Relevant que tous les acteurs du conflit veulent trouver une sortie "digne", il s'est dit disposé à discuter de toutes les options qui permettraient de mettre fin aux violences.
Pour sa part, Vladimir Poutine a répété que le conflit ne serait pas résolu par une poursuite de l'escalade militaire, et qu'un dialogue entre le gouvernement de Kiev et les séparatistes de l'est du pays était nécessaire.
Le chef du Kremlin a par ailleurs annoncé que l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, qu'il "respecte", pourrait coûter 100 milliards de roubles (2,5 milliards de francs) à l'économie russe si des biens européens entraient sur le marché russe via l'Ukraine.
Il a prévenu que Moscou s'était entendu avec la Biélorussie et le Kazakhstan, deux membres de l'union douanière russe, pour imposer des mesures de rétorsion commerciale à l'Ukraine, le cas échéant.
Sur le terrain, des combats faisaient rage mardi sur un nouveau front à Novoazovsk, à 12 km à l'ouest de la frontière russe. Une épaisse fumée était visible au-dessus de cette ville de 11'000 habitants, sous contrôle loyaliste, située au bord de la mer d'Azov.
Kiev a diffusé des interrogatoires de parachutistes russes capturés en Ukraine, une première preuve matérielle de l'implication des forces régulières russes dans le conflit. Une source militaire russe a confirmé leur arrestation, affirmant qu'ils avaient franchi la frontière "par erreur".
Les autorités ukrainiennes accusent la Russie d'envoyer des militaires ou des blindés en Ukraine et de tirer vers le territoire ukrainien avec son artillerie, ce que Moscou dément catégoriquement.
