Quelque 150 peshmergas (combattants kurdes) ont quitté mardi leur base dans le nord de l'Irak pour rejoindre, via la Turquie, la ville syrienne de Kobané, assiégée depuis plus de 40 jours. Dans le même temps, la coalition poursuivait ses raids contre les jihadistes.
Attendus depuis des semaines, ces premiers renforts kurdes devraient arriver à Kobané dans les prochains jours, si leur voyage et le passage de la frontière turco-syrienne se déroulent sans encombre.
A Erbil, capitale de la région du Kurdistan irakien, un correspondant de l'AFP a vu plusieurs dizaines de camions militaires sortir d'une base du nord-est de la ville.
"Quarante véhicules transportant des armes, des pièces d'artillerie et des mitrailleuses, avec à bord 80 peshmergas, vont se diriger vers (la province de) Dohouk et franchir aujourd'hui (mardi) la frontière" avec la Turquie, a indiqué un officier kurde.
Un second contingent de 72 combattants doit partir mercredi par avion pour la Turquie, d'où il rejoindra la frontière turco-syrienne vers Mursitpinar, la localité turque la plus proche de Kobané.
Sous la pression insistante des Etats-Unis, le gouvernement turc avait donné la semaine dernière son feu vert au passage de 150 combattants peshmergas. Mais Ankara ne veut pas aller plus loin et refuse de venir militairement en aide aux forces kurdes de Kobané.
Les Turcs craignent qu'une telle opération ne profite au régime du président syrien Bachar al-Assad, leur bête noire. Ainsi qu'au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), qui mène depuis 1984 une rébellion contre Ankara.
Le gouvernement turc souhaite plutôt que l'opposition syrienne modérée prenne le contrôle de la ville et que, pour cela, Washington "équipe et entraîne" l'Armée syrienne libre (ASL), a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu dans un entretien à la chaîne britannique BBC.
Téhéran, principal allié du président syrien, a critiqué "les ingérences" de la Turquie, qui "ont pour conséquence de prolonger la guerre et de provoquer de nombreux décès parmi les civils syriens".
En attendant l'arrivée des peshmergas, les combats se poursuivaient mardi à Kobané. Les avions de l'armée américaine ont effectué quatre raids aériens contre des positions de l'Etat islamique.