Certains avaient traversé l'Espagne ou parcouru à pied des centaines de kilomètres pour dénoncer "l'urgence sociale". Agitant des drapeaux de toutes les régions du pays, des dizaines de milliers de personnes ont afflué samedi à Madrid à l'arrivée des "marches de la dignité". Des incidents ont éclaté à la fin de la manifestation.
La police a chargé contre plusieurs dizaines de jeunes qui jetaient des projectiles sur les forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. Les jeunes ont également monté des barricades avec des barrières, enflammé des poubelles et cassé les vitres d'une banque à coup de chaises en fer forgé.
Les incidents ont fait une centaine de blessés légers dont une moitié de policiers, ont indiqué les services de secours et le gouvernement espagnol, précisant qu'au moins 13 personnes avaient été hospitalisées, dont un agent dans un état grave. Et 19 manifestants ont été interpellés pour "agression à policiers, jets de pierres et autres objets et vandalisme", a-t-il également précisé.
"Debout, debout, nous allons lutter!", ont crié les manifestants, avant de partir en défilé le long des grandes artères du centre de la ville, dénonçant un taux de chômage supérieur à 26% et la politique d'austérité suivie depuis deux ans par le gouvernement de droite.
"Ce sera une marée citoyenne qui va remplir de dignité la capitale", avait promis Diego Cañamero, porte-parole du syndicat andalou des travailleurs, l'une des 300 organisations présentes. "L'idée, c'est d'unir toutes les forces autour d'un objectif: soit le gouvernement répond à nos revendications, soit il doit faire ses valises", disait-il.
De multiples organisations citoyennes, associations, groupes de la mouvance des "indignés" ou collectifs professionnels appelaient à manifester.
Les organisateurs ont annoncé que des centaines d'autocars et au moins quatre trains avaient été affrétés dans plusieurs régions d'Espagne. En milieu de journée, des cortèges étaient constitués aux entrées de Madrid, d'où émergeaient des pancartes portant notamment comme revendications "des retraites justes" ou "pour le droit à un toit".
Le pays connaît la récession, un chômage record et un plan d'économies de 150 milliards d'euros sur trois ans, annoncé en 2012.