Des avions de chasse iraniens attaquent l'EI en Irak (Pentagone)

Des avions de chasse iraniens ont lancé ces derniers jours des frappes contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans l'est de l'Irak, a indiqué mardi le Pentagone. Les attaques, démenties quelques heures plus tard par Téhéran, n'étaient toutefois pas coordonnées avec celles des Etats-Unis.

"Nous avons des indications qu'ils ont lancé des raids aériens avec des avions F-4 Phantoms", a déclaré le contre-amiral américain John Kirby. La chaîne Al-Jazeera a montré des images d'avions, apparemment des chasseurs F-4, semblables à ceux de l'armée de l'air iranienne. Ces appareils attaquaient des cibles dans la province de Diyala, frontalière de l'Iran.

Des informations qui ont été démenties par Téhéran. "Toute coopération avec l'Amérique dans de telles frappes est hors de question pour l'Iran", a précisé un haut responsable iranien ayant requis l'anonymat.

De son côté, John Kirby a noté qu'il revenait au gouvernement irakien de coordonner les frappes aériennes menées par les différents pays participant à la coalition internationale contre l'EI, et non aux Etats-Unis.

Soukhoï iraniens en Irak

L'armée iranienne est active au sol, assistant les milices chiites ainsi que des unités de l'armée irakienne, mais c'est la première fois que Washington confirme des raids aériens menés par des avions de chasse iraniens contre l'EI. Téhéran a également mis à la disposition de l'Irak des Soukhoï Su-25. La rumeur veut même que des pilotes iraniens soient aux commandes de ces appareils.

Le gouvernement chiite iranien entretient des liens étroits avec le gouvernement chiite de Bagdad, qui éprouve de sérieuses difficultés à repousser les assauts des djihadistes sunnites.

Des avions américains mènent des missions au-dessus de l'Irak quotidiennement, appuyés par des appareils de pays alliés comme la France, l'Australie ou le Canada. Les Etats-Unis ont commencé leurs frappes aériennes contre l'EI le 8 août en Irak, et en septembre au-dessus de la Syrie.

Réunion des alliés sans Téhéran

L'annonce de cet appui iranien intervient alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry réunit à Bruxelles les ministres d'une soixantaine de pays participant à la coalition formée pour détruire l'organisation djihadiste. L'Iran n'était pas invité à cette rencontre.

"Plus aucune grosse unité de Daech (l'acronyme arabe de l'EI) ne peut se déplacer sans s'inquiéter de ce qui va lui tomber sur la tête", a assuré M. Kerry en rappelant le "millier" de frappes menées par la coalition. "Nous allons mener cette campagne aussi longtemps qu'il faudra pour gagner", a-t-il ajouté à l'ouverture de la réunion. "Notre engagement durera certainement des années".

Bachar al-Assad critique

Pour Bachar al-Assad, ces frappes aériennes contre l'Etat islamique sont inefficaces. "On ne peut pas mettre fin au terrorisme par des frappes aériennes", dit le président syrien dans un entretien au magazine français "Paris-Match".

Ces interventions "nous auraient certainement aidés si elles étaient sérieuses. C'est nous qui menons les combats terrestres contre Daesh (acronyme arabe de l'Etat islamique), et nous n'avons constaté aucun changement, surtout que la Turquie apporte toujours un soutien direct dans ces régions", souligne le président.

Interrogé sur la chute et la mort brutales de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, Bachar al-Assad assure que "le capitaine ne pense pas à la mort, ni à la vie, il pense à sauver son navire".

Son "but n'est pas de rester président, ni avant, ni pendant, ni après la crise", dit-il. "Mais quoi qu'il arrive, nous autres Syriens n'accepterons jamais que notre pays devienne un jouet entre les mains de l'Occident. C'est un principe fondamental pour nous".

/ATS


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