Démonstration de force des islamistes au pouvoir

Les islamistes au pouvoir en Tunisie ont mobilisé en masse dans la nuit de samedi à dimanche pour défendre leur légitimité. Ces rassemblements sont intervenus après dix jours de crise politique nourrie par des attaques attribuées aux jihadistes.

En réponse aux nombreuses voix réclamant la démission du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC), les islamistes d'Ennahda ont rassemblé des dizaines de milliers de partisans à Tunis - 200 000 selon le parti - pour défendre leur légitimité à gouverner.

Face à cette manifestation monstre, l'opposition n'a mobilisé que quelques milliers de personnes pour une septième nuit de protestation.

Mais la coalition hétéroclite d'opposition qui organise la contestation depuis le décès du député d'opposition Mohamed Brahmi a assuré qu'elle ne baissait pas les bras.

Le député Samir Ettaïeb a accusé dimanche Ennahda d'avoir utilisé des fonds publics pour ramener par bus des milliers de manifestants de tout le pays, expliquant l'ampleur de cette mobilisation, qui a eu lieu dans la nuit, après la rupture du jeûne du ramadan.

Les opposants ont aussi appelé à une grande manifestation mardi pour réclamer le départ du gouvernement et la dissolution de l'ANC, dont les travaux sont paralysés faute de consensus sur la future Constitution.

Parallèlement, les forces de sécurité, longtemps accusées de laxisme vis-à-vis des groupes islamistes armés, semblent multiplier les opérations "antiterroristes" à la suite de l'assassinat de Mohamed Brahmi le 25 juillet et d'une embuscade sanglante qui a tué huit soldats le 29 au mont Chaambi, à la frontière algérienne.

L'opération "aérienne et terrestre" de l'armée entamée jeudi soir au Mont Chaambi se poursuivait dimanche. Les autorités se refusent à tout commentaire sur ces manoeuvres.

Arrestation d'activistes

Et les forces de l'ordre ont aussi annoncé depuis vendredi plusieurs opérations contre des "extrémistes religieux" et des "terroristes".

A l'aube dimanche, un activiste islamiste a été tué et cinq autres ont été arrêtés au total à Karabia, dans la banlieue sud de Tunis, où des armes ont été saisies, a déclaré à Reuters un responsable du ministère de l'Intérieur, Lotfi Hidouri.

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