La commission du Sénat chargée d'étudier une possible déchéance de Silvio Berlusconi de son mandat de sénateur s'est à nouveau réunie vendredi matin à Rome. La perte du siège de sénateur surviendrait à la suite de sa condamnation définitive pour fraude fiscale le 1er août dernier.
Après avoir tenu une séance publique pendant un peu plus d'une heure, durant laquelle les défenseurs du Cavaliere ne se sont pas présentés, les membres de la commission sont entrés en chambre du conseil pour un vote à huis clos. La décision définitive sur la déchéance doit être soumise ensuite au Sénat en assemblée plénière.
Interrogé à ce sujet jeudi soir, M. Berlusconi a déclaré une nouvelle fois que la sentence à une peine de prison pour fraude fiscale était "indigne et basée sur rien", et qu'elle s'inscrivait "dans une opération destinée à éliminer le leader du centre droit".
Il a également déposé un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme à propos d'une loi anti-corruption adoptée l'an dernier, en vertu de laquelle il pourrait être expulsé du Sénat.
Le 1er août dernier, la Cour de cassation avait confirmé une peine de quatre ans de prison - ramenés à un seul en raison d'une amnistie - dans l'affaire Mediaset.
C'est justement la crainte d'être exclu du Sénat et perdre son immunité parlementaire qui avait poussé M. Berlusconi, 77 ans, à retirer samedi dernier du gouvernement les cinq ministres appartenant à son parti, le Peuple de la liberté (PDL). Une décision qui a provoqué un tollé et a conduit le premier ministre Enrico Letta à poser la question de confiance au Parlement.
Après la décision de plusieurs membres du parti de soutenir le gouvernement que le magnat des médias voulait faire tomber, M. Berlusconi a finalement décidé de voter la confiance mercredi.