Au moins 75 partisans du président égyptien destitué Mohamed Morsi ont été tués dans des affrontements avec la police sur la route de l'aéroport du Caire, selon un hôpital de campagne géré par les Frères musulmans cité par l'agence officielle Mena. Ces heurts ont aussi fait un millier de blessés.
Mena a précisé que ces chiffres n'étaient pas confirmés par le ministère de la Santé, qui diffuse habituellement les bilans des affrontements. Aucune source médicale indépendante ou de sécurité officielle n'a pu être par ailleurs jointe dans l'immédiat par l'AFP.
Le directeur de l'hôpital de campagne, le Dr Hicham Ibrahim a précisé que la majorité des morts avaient été atteints par balles à la tête et à la poitrine.
Les heurts ont éclaté à l'aube entre manifestants tentant de bloquer un pont routier et policiers qui ont échangé jets de pierres et tirs de gaz lacrymogènes, a indiqué Mena, ajoutant que des tirs de chevrotine d'origine inconnue ont été entendus.
"Nouveau crime"
Dans un communiqué, les Frères musulmans ont accusé les forces de sécurité et l'armée d'avoir "commis un nouveau crime samedi aux premières heures devant le mémorial de l'autoroute" menant à l'aéroport.
Une vidéo diffusée par les partisans de M. Morsi montre un groupe d'hommes, presque tous en civil, s'affrontant à coups de pierres avec des personnes hors du champ de la caméra. Parmi les hommes filmés figurent deux en uniforme de police, dont l'un tire à plusieurs reprises en direction de l'origine des jets de pierres.
Démenti officiel
Un haut responsable de sécurité cité par l'agence Mena dément toute utilisation par les forces de l'ordre de tout autre moyen que les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Selon lui, huit policiers ont été blessés, essuyant des jets de pierres et des tirs de chevrotine.
Ces affrontements se sont produits après une journée de manifestations rivales massives vendredi à l'appel des partisans et adversaires de M. Morsi, au cours desquelles sept personnes ont été tuées à Alexandrie (nord).