David Cameron aux Ecossais: "Ne brisez pas cette famille"

Le Premier ministre britannique s'est livré lundi soir à un ultime plaidoyer passionné en terre écossaise pour défendre l'unité du Royaume-Uni, à trois jours du référendum sur l'indépendance de jeudi. Il a mis en garde les Ecossais qu'il n'y aurait "pas de retour en arrière" en cas de oui.

"S'il vous plaît restez", "Je vous en supplie, ne brisez pas cette famille", a demandé David Cameron. Dans un discours d'une quinzaine de minutes, il a tour à tour manié les compliments, les menaces explicites et les promesses, dans le palais des congrès d'Aberdeen, port pétrolier du nord-est de l'Ecosse.

"Pas de retour en arrière"

Il s'exprimait devant quelque 800 personnes entièrement acquises au maintien de cette région au sein du Royaume-Uni. Il a vanté tout ce qui a été accompli en 307 ans, l'âge du traité d'union, dans les domaines des sciences, de la littérature, du sport.

Puis, M. Cameron a adressé cette mise en garde : "Il n'y aura pas de retour en arrière", si les Ecossais votent pour l'indépendance. Et il n'y aura plus ni monnaie commune, ni retraite commune, ni passeports communs.

"Pas là pour toujours"

Enfin, il a à nouveau promis de déléguer davantage de pouvoirs au Parlement régional écossais si le non l'emportait. Conscient de la force du vote anti-conservateur dans cette région ancrée à gauche, il a même fait valoir qu'il ne serait pas là indéfiniment.

"Si vous ne m'aimez pas, je ne serai pas là pour toujours", a-t-il dit. En revanche, "si l'Écosse vote oui (à l'indépendance), le Royaume-Uni éclatera, et nos chemins se sépareront, pour toujours", a-t-il ajouté.

Son déplacement à Aberdeen s'est déroulé dans une salle excentrée et a été entouré du plus grand secret: les services du parti conservateur ont refusé d'en donner la localisation exacte avant lundi après-midi. David Cameron n'est toutefois pas allé à la rencontre de la foule.

La reine Elizabeth s'inquiète

A Londres, quelques milliers de partisans du maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni ont convergé en fin d'après-midi vers Trafalgar Square. Ils répondaient à un appel baptisé "Restons ensemble", visant "à montrer à l'Ecosse qu'elle compte pour nous", selon ses organisateurs.

La reine Elizabeth II, officiellement neutre dans le débat, a laissé transparaître son inquiétude à l'issue d'un service religieux près de son château écossais de Balmoral. A la faveur d'un bref et peu ordinaire bain de foule, elle a glissé que les électeurs écossais devaient "soigneusement réfléchir à l'avenir".

/ATS


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