La Syrie n'a pas, comme elle s'y était engagée, évacué de son territoire la totalité de ses armes chimiques à la date du 5 février. Le processus est en retard de plusieurs semaines, ce qui remet en question la date butoir du 30 juin fixée pour leur élimination totale.
A ce jour, la Syrie n'a évacué qu'à peine plus de 4% des 1300 tonnes de produits toxiques qu'elle a déclarés à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Les deux petits lots évacués se trouvent à ce jour à bord d'un navire danois en Méditerranée.
En plus des 700 tonnes d'agents chimiques les plus dangereux qui auraient déjà dû avoir quitté le territoire syrien au 31 décembre, 500 tonnes supplémentaires d'agents chimiques dits de "catégorie 2" auraient dû avoir été évacués mercredi. Or, seuls deux chargements d'agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et 27 janvier.
En plus de ces agents chimiques les plus dangereux, notamment ceux intervenant dans la composition du gaz moutarde et du gaz sarin, et de ceux de "catégorie 2", environ 120 tonnes d'isopropanol doivent en outre être détruites en Syrie d'ici au 1er mars.
La Russie a déclaré mardi que son allié syrien allait évacuer prochainement d'autres lots d'armes chimiques mais les diplomates occidentaux ont dit n'avoir constaté aucun signe d'évacuation imminente. La Syrie a fait savoir qu'elle allait transmettre à l'OIAC un calendrier d'évacuation, sans dire exactement quand elle allait le faire.
Damas a imputé les retards dans l'évacuation de son stock chimique aux menaces d'attaques d'insurgés sur les routes menant au port de Lattaquié, au bord de la Méditerranée. Aussi le régime demande-t-il davantage de matériel blindé et des équipements de communication pour mener à bien cette mission.
Mais les Etats-Unis et les Nations unies, qui supervisent conjointement le programme de destruction des armes chimiques avec l'OIAC, ont estimé la semaine dernière que l'armée syrienne avait tout le matériel nécessaire et devait honorer ses engagements le plus rapidement possible.